Au moment ou les Organisations Internationales telles que l’Organisation des Nations Unies, le Groupe des Etats d’Afrique, Caraïbes et du Pacifique, ainsi que l’Union Africaine, et des pays tels que les Etats-Unis d’Amérique, encouragent les pays qui hébergent les criminels du Génocide de Tutsi à appliquer la lutte contre l’impunité et la mise en place de mécanismes de

collaboration judiciaire avec le Rwanda ;
Au moment où ces mêmes organisations constatent l’existence du négationnisme et la condamnent et demandent aux pays membres et plus particulièrement à ceux de l’Union Européenne, aux pays d’Afrique, de Caraïbes et du Pacifique et toute la communauté internationale pour que soient mis en place des instruments juridiques de répression du négationnisme – révisionnisme sous toutes ses formes pour lutter contre la persistance du phénomène négationniste et le danger de récidive qu’il alimente ;

Il est étonnant que malgré le manque de volonté de la part de la communauté internationale d’arrêter le génocide de Tutsi en 1994, et malgré les recommandations des Organisations Internationales dont la Belgique et la France font parties, et malgré l’avis de recherche  émis par Interpol, des présumés génocidaires de Tutsi , soient officiellement recueillis et hébergés en France et en Belgique ainsi que dans d’autres pays européens, sans qu’ils soient mis à la disposition de la justice.  Malgré les informations données par la Justice du Rwanda ainsi que celles rassemblées par le Tribunal Pénale International  pour le Rwanda,  et d’autres organisations de droit de l’homme tel que Human Wright Watch, ces présumés criminels, bénéficient de titre de séjour régulier,  obtiennent le droit de travailler et obtiennent facilement la nationalité du pays hôte.

 

Le cas le plus récent du Docteur Eugène Rwamucyo est typique. Malgré que sa demande de statut de réfugié, soit refusée par l’administration française en première instance puis en appel, en invoquant notamment sa forte implication dans le génocide de Tutsi de 1994, malgré qu’il soit considéré par la justice rwandaise comme génocidaire de la première catégorie et condamné par la Justice rwandaise, malgré qu’il soit recherché par Interpol, malgré l’ouverture d’une enquête du Parquet de Paris sur son implication dans le génocide de Tutsi , malgré les informations disponibles sur lui dans l’administration française,  Rwamucyo a pu obtenir ses papiers de séjours en France et récemment en Belgique, ainsi que le droit d’exercer un emploi.

 

Et pourtant en Belgique il y a le bureau de Human Wright Watch qui a déjà élaboré un rapport sur le Dr Rwamucyo qui prouve son implication dans le génocide de Tutsi à Butare. En Belgique, il y a aussi le Bureau de l’Interpol qui doit posséder l’avis de recherche contre Rwamucyo.  Et plus important encore, la Belgique et la France sont signataires de la Convention de Genève contre le génocide.

 

L’ASBL MPORE, association des rescapés du génocide de Tutsi ,  attire l’attention des autorités que la présence de génocidaires dans ce pays, fragilise et traumatise de plus les rescapés du génocide qui ont pris la Belgique comme lieu de refuge. Les faveurs octroyées à ces présumés  génocidaires, constituent un encouragement aux actes de génocide et aux actes contre le droit de l’homme, non seulement au Rwanda, mais aussi à travers l’Afrique et le monde ou le droit de l’homme est bafoué. Ces actions ou le manque d’action, sont le terrain qui a toujours favorisé la culture de l’impunité.  L’exemple est le FDLR qui après le Rwanda, ses membres pillent, violent et tuent au Congo, et les responsables de ce mouvement déambulent au sein de l’Union européenne en toute impunité.

C’est  pourquoi l’ASBL MPORE, demande aux autorités belges de faire tout ce qui est de leur devoir et dans le respect des engagements internationaux, notamment en ce qui concerne la Convention de Genève de 1948 sur le génocide et la Résolution 955 du Conseil de Sécurité établissant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
L’ASBL MPORE reste convaincue que le droit de l’homme concerne tout homme, et que personne n’est exclue de ce privilège. Elle est convaincue aussi que la justice de deux poids deux mesures est révolue et qu’elle appartient à une autre époque.

L’ASBL MPORE, compte sur les autorités belges pour continuer l’action de justice contre les génocidaires, en commençant par ceux qui sont en Belgique et en apportant un soutient aussi bien moral que matériel aux rescapés du génocide de Tutsi . Les autorités doivent tenir compte que les génocidaires qui sont dans ce pays profitent des faveurs qui leurs sont octroyées pour développer le négationnisme et le révisionnisme, jusqu’à menacer les rescapés, car les bourreaux et les victimes sont tous pris sur le même pied d’égalité. La Belgique qui a été le modèle de justice de génocide de Tutsi au sein de l’Union européenne, devrait continuer à être le modèle aussi de discernement entre les victimes du génocide et de leurs bourreaux, qui ont été accueillis pêle-mêle comme réfugiés, mais dont les criminels profitent de cette confusion pour renaître sous une nouvelle peau, mais sans aucun changement intérieur sur leur passé.

 

 

Fait à Bruxelles, le 26 octobre 2009

 

Pour ASBL MPORE

 

Manzi Bakuramutsa
Président

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« SURVIE & SOLIDARITE » est le forum de l’ASBL MPORE.
Le Tutsi du Rwanda ont connu le dernier génocide du 20ème siècle, le plus spéctaculaire, le plus médiatisé, le plus cruel, le plus dense et le plus rapide. Les victimes sont identifiés comme des saints et les survivants sont des vrais héros. Cet évenement hors du commun, ne peut être pris en otage par aucun groupe; il n’appartient plus seulement ni aux victimes, ni aux rescapés, ni aux tutsi, ni au Rwandais. Il appartient à toute l’humanité qui a le devoir d’en prendre la responsabilité . Ceci n’empêche en aucun cas un engagement personnel.
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 Posté par rwandaises.com