Reuters John Whitesides et Donna Smith
La réforme du système de santé américain chère au président Barack Obama a franchi mardi une étape importante avec son approbation par la commission des Finances du Sénat et l’appui d’une élue républicaine influente. La commission, où les démocrates sont majoritaires, s’est prononcée par 14 voix contre neuf en faveur de cette révision, et la sénatrice Olympia Snowe (Maine) est devenue le premier membre républicain du Congrès à soutenir l’un des projets de réforme de la santé qui circulent à Washington.
Se réjouissant du vote en commission, Barack Obama a parlé d' »étape critique » pour l’adoption de sa réforme. S’exprimant depuis la Roseraie de la Maison blanche, il a également promis de réfréner les pires pratiques des compagnies d’assurance.
Snowe, en qui Obama et les démocrates voyaient l’unique chance d’un « oui » républicain au sein de la commission, a dit soutenir le projet avec des réserves et ne pas pouvoir garantir qu’elle resterait sur la même position à mesure que le document progresserait au Congrès.
« Mon vote d’aujourd’hui est mon vote d’aujourd’hui. Il ne préjuge pas de ce que sera mon vote demain », a souligné Snowe.
La voix d’Olympia Snowe pourrait être précieuse pour les démocrates aux étapes suivantes, qui devront s’assurer une majorité de 60 voix au Sénat pour éviter les blocages procéduriers. Ils y disposent exactement de 60 sièges sur 100.
Le projet de la commission des Finances et celui de la commission sénatoriale de la Santé, validé il y a quelques semaines, seront réunis en un seul à l’issue de discussions à huis clos menées par le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid.
Après deux semaines de débat interne, le plan de la commission des Finances reprend intégralement la proposition initiale de son président, Max Baucus.
Le plan préconise une couverture médicale étendue à l’ensemble des Américains et résidents légaux aux Etats-Unis, dont le coût serait subventionné en fonction des revenus. Il interdirait aux compagnies d’assurance d’imposer des conditions préalables à la fourniture d’une assurance maladie et de refuser de couvrir les patients atteints de maladies graves.
« PENTE GLISSANTE »
Le projet ne reprend pas l’idée d’une assurance médicale publique soutenue par Obama et la gauche du Parti démocrate, afin de stimuler la concurrence sur le marché de l’assurance.
« Pratiquement tout a été dit, il est donc temps de faire le travail », a dit Baucus alors que la commission se réunissait. « Les Américains attendent des solutions de bon sens. »
L’opposition républicaine dénonce un projet coûteux et craint une intervention accrue du gouvernement fédéral dans le secteur privé de la santé, en prédisant que la réforme s’aggraverait au fil de sa progression.
« Nous voyons désormais clairement que le projet continue d’évoluer vers la gauche », a commenté le sénateur républicain Charles Grassley, l’un des membres en vue de la commission. « Ce projet suit déjà une pente glissante vers un contrôle renforcé du gouvernement sur la santé. »
Le lobby de l’assurance a attaqué le projet lundi en publiant un rapport commandité par ses soins qui le juge annonciateur de coûts et de primes plus élevés. La Maison blanche a minimisé cette étude « intéressée ».
La présidence américaine espère voir s’achever vers la fin de l’année le marathon de la réforme du système de santé.
Il faudra notamment décider s’il y a lieu ou non d’inclure « l’option publique ». Max Baucus et trois autres démocrates de la commission des Finances ont voté contre, mais la commission de la Santé s’est prononcée pour.
Une fois mis au point, le compromis sera soumis aux experts budgétaires du Capitole pour une évaluation chiffrée avant de faire l’objet d’un débat au Sénat.
Parallèlement, la Chambre des représentants travaille actuellement sur trois projets de réforme distincts votés par plusieurs commissions. Les leaders démocrates de la Chambre espèrent soumettre un texte au débat dans les semaines à venir.
Lorsque chacune des deux chambres aura voté son projet, une commission mixte fusionnera les deux plans avant le vote et la promulgation finale – ou le veto – de Barack Obama.
Version française Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fiévet et Philippe Bas-Rabérin
http://fr.news.yahoo.com/4/20091014/tts-usa-sante-ca02f96.html
Posté par rwandaises.com