Jacques Mungwarere, poursuivi pour crimes de guerre, a été arrêté vendredi par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au terme d’une enquête de six ans sur place mais aussi aux États-Unis et au Rwanda. Son procès devrait s’ouvrir le 12 novembre prochain. Jacques Mungwarere est la deuxième personne à être accusée de crimes de guerre au Canada en vertu de la loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, dite de « compétence universelle », promulguée en octobre 2000.
Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Il a fallu plus de six ans aux enquêteurs canadiens pour bâtir un dossier judicaire contre Jacques Mungwarere. Un citoyen l’a dénoncé en février 2003 alors que cet homme, aujourd’hui âgé de 37 ans, vivait dans la région de Windsor, dans la province canadienne de l’Ontario.
L’enquête a nécessité près de cinq voyages aux Etats-Unis, au Canada et au Rwanda. Il semble que le gouvernement rwandais ait coopéré avec les policiers canadiens pour retrouver des témoins.
Jacques Mungwarere serait impliqué dans des massacres commis dans la région de Kibuye. C’est dans cette ville à la frontière du Rwanda et du Congo que les génocidaires avaient massacré des milliers de Tutsis réfugiés dans une église.
Le procès du Rwandais devant les tribunaux canadiens doit démarrer le 12 novembre. Il est jugé au Canada en vertu d’une loi condamnant les génocides et les crimes contre l’humanité adoptée en 2000, et utilisée pour la première fois dans le cas de Désiré Munyaneza. Fin octobre, ce dernier a été condamné à la prison à perpétuité. Selon les enquêteurs, il existerait certains liens entre les deux affaires.