NAIROBI — Le financier présumé du génocide au Rwanda en 1994, Félicien Kabuga, recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, se trouve actuellement au Kenya, a affirmé lundi l’ambassadeur extraordinaire des Etats-Unis en charge des crimes de guerre Stephen Rapp.
« Félicien Kabuga a trouvé refuge au Kenya. J’ai vu des photos de lui (prises) dans certaines parties du Kenya », a déclaré M. Rapp lors d’une conférence de presse à Nairobi.
« Le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) n’a eu de cesse de presser les autorités kényanes de (mener) des actions efficaces pour provoquer son arrestation », a poursuivi l’ancien procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) et ex-chef des poursuites au TPIR.
« Depuis mon arrivée ici la nuit dernière, j’ai reçu de nouvelles informations sur sa présence au Kenya », a-t-il ajouté.
Le Kenya a à plusieurs reprises nié le fait que M. Kabuga se trouvait récemment sur son sol, répondant ainsi aux critiques répétées du TPIR sur l’impuissance ou l’absence de volonté des autorités de ce pays à appréhender le fugitif.
Lors d’un entretien avec l’AFP début novembre, le Premier ministre kényan Raila Odinga avait estimé que M. Kabuga n’était « très vraisemblablement pas au Kenya ».
« Nous avons demandé à nos services de sécurité de localiser et d’arrêter M. Kabuga, mais ils n’y sont pas parvenus et c’est ce qui me conduit à croire les informations en notre possession selon lesquelles M. Kabuga n’est pas dans ce pays », avait déclaré M. Odinga.
Washington a promis une récompense de 5 millions de dollars à quiconque donnera des informations pouvant conduire à la capture de M. Kabuga.
Un des hommes les plus riches du Rwanda au début des années 1990, Félicien Kabuga, un Hutu, est accusé notamment de génocide par le TPIR, chargé de rechercher et juger les principaux responsables du génocide de 1994 au Rwanda.
Il lui est notamment reproché d’avoir acheté les machettes utilisées pour tuer les Tutsi pendant le génocide d’avril à juillet 1994. Ces massacres ont fait, selon les Nations unies, environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
M. Kabuga s’était d’abord réfugié en Suisse avant de prendre la fuite en République démocratique du Congo (RDC) puis au Kenya, où il a échappé à trois tentatives d’arrestation.
Il est soupçonné d’avoir reçu une protection de la part de l’ancien président kényan, Daniel Arap Moi (1978-2002).
Membre du parti présidentiel rwandais de l’époque, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), M. Kabuga était par ailleurs parent par alliance de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l’assassinat le 6 avril 1994 a déclenché le génocide.
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Posté par rwandaisescom