L’arrestation du chef des FDLR pourrait accentuer les querelles internes au sein de la rébellion hutu rwandaise basée dans l’est de la RDC.
Le chef des Forces démocratiques de libération du Rwanda, Ignace Murwanashyaka, et son adjoint, Straton Musoni sont ecroués depuis le 17 novembre 2009 en Allemagne où ils résident.

Ils sont soupçonnés d’avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par les rebelles hutu rwandais installés dans l’est de la République démocratique du Congo.

Leur arrestation pourrait accentuer les clivages internes à la rébellion selon des experts. Sur le terrain des divisions existent déjà entre les combattants hutu, estimés entre 4.000 et 6.000.

Les rebelles sont constitués en deux groupes: les FDLR-Foca (Forces Combattantes Abacunguzi), le plus important, et les FDLR-Rud (Ralliement pour l’Unité et la Démocratie).

Les FDLR-Rud sont nés après une dissidence de certains combattants qui contestent Murwanashyaka.

Par ailleurs, au sein des FDLR-Foca, des clivages claniques sont apparus autour de deux généraux qui les commandent.

L’un d’eux, le général Sylvestre Mudacumura, était régulièrement en liaison par téléphone satellitaire avec le chef politique en Allemagne pour la conduite des opérations sur le terrain, selon l’ONU.

Incertitude

L’arrestation d’Ignace Murwanashyaka « pourrait affaiblir le leadership des FDLR en RDC, cela va créer une incertitude politique au sein du mouvement et plus de querelles internes », estime une source onusienne.

Elle pourrait aussi aider les forces armées congolaises qui luttent contre les FDLR « à mieux exploiter ces clivages », ajoute la même source, notamment en renforçant les actions de démobilisation, rapatriement et réinsertion menées par l’ONU.

Cela peut signifier pour certains rebelles que désormais le mouvement « n’est plus à l’abri, est dans une situation d’isolement relatif. Cela peut porter un coup au moral des modérés et les inciter à dire c’est fini », et se rendre, « mais on va devoir attendre quelques semaines avant de voir ça », conclut-t-elle.

On observe en tout cas que le secrétaire exécutif de l’organisation, Callixte Mbarushimana, qui vit en France se dit prêt à coopérer avec la justice.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, une procédure est actuellement en cours à son encontre, pour son implication présumée dans le génocide rwandais.

Pour affaiblir d’avantage les FDLR, le gouvernement de la RDC souhaite que des mandats internationaux soient lancés contre des responsables des rebelles hutus rwandais installés en Europe et aux Etats-Unis.

© BBC Afrique

Posté par rwandanews.fr