Le Rwandais Ephrem Nkezabera, surnommé le « banquier du génocide », a été reconnu lundi coupable par la Cour d’assises de Bruxelles d’un nombre « considérable » de meurtres, tentatives de meurtre et viols.

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Le Rwandais Ephrem Nkezabera, surnommé le « banquier du génocide », a été reconnu lundi coupable par la Cour d’assises de Bruxelles d’un nombre « considérable » de meurtres, tentatives de meurtre et viols commis durant le génocide de 1994.

A l’issue d’une courte délibération, M. Nkezabera, 57 ans, a été reconnu coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés, à l’exception du double meurtre d’une enfant de 4 ans et de sa mère, dont l’identité n’a jamais pu être établie.

En vertu du droit belge, le procès reprendra mardi à 13H00 (12H00 GMT) avec un réquisitoire du procureur sur la peine à infliger au prévenu, qui risque la prison à perpétuité. Le jury et la cour se retireront dans la foulée pour prononcer le verdict.

 

Absent à son procès

M. Nkezabera, ancien directeur de la Banque commerciale du Rwanda, qui souffre d’un cancer, ne s’est pas présenté à son procès. La cour avait refusé de reporter les audiences pour raison de santé. Ses avocats ne l’y ont pas non plus représenté.

S’il le souhaite et si son état de santé le permet, Ephrem Nkezabera pourra faire opposition du jugement et être rejugé, cette fois en sa présence.

Lors de son réquisitoire sur la culpabilité, le procureur avait souligné vendredi que l’accusé avait eu une « participation directe au génocide en distribuant des armes aux voyous assassins et en leur donnant des ordres spécifiques pour violer les femmes tutsi et les exécuter ensuite ».

 

Il avoue les meurtres, pas les viols

Ephrem Nkezabera avait avoué pendant l’instruction avoir armé et financé les Interahamwe, les milices extrémistes hutu impliquées dans le génocide et avoir financé la station extrémiste Radio Mille Collines. Il contestait en revanche les accusations de viols.

M. Nkezabera a été arrêté en 2004 à Bruxelles sur mandat d’arrêt du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

La cour d’assises de Bruxelles a déjà condamné des Rwandais lors de trois précédents procès –en 2001, 2005 et 2007–, au nom de la « compétence universelle » des tribunaux belges pour juger les auteurs présumés de crimes contre l’humanité.

Le génocide rwandais a fait environ 800.000 morts, selon l’ONU, essentiellement des membres de la minorité tutsi

 Lalibre.be

Posté par rwandaises.com