Un film sur les relations entre survivants et anciens bourreaux après le génocide rwandais de 1994 a été projeté lundi soir à Kigali, en présence notamment de plusieurs des villageois ayant témoigné dans ce documentaire.

« Mon voisin, mon tueur », réalisé par la Franco-américaine Anne Aghion, et présenté notamment lors du dernier festival du film de Cannes, raconte la vie post-génocide sur une colline du centre du Rwanda, où survivants et massacreurs se côtoient quotidiennement.

Fruit de 10 ans de travail au Rwanda, le documentaire se penche aussi sur la justice « gacaca », juridiction populaire chargée de juger les exécutants présumés, qui peuvent avouer leur crime, demander pardon et obtenir des remises de peine.

Le film « m’a permis de parler aux Hutu qui ont tué mon mari. Je n’aurais jamais pensé que je pourrais le faire, mais Anne a rendu cela possible », a déclaré après la projection Faissa Mukabazimya, une des protagonistes du documentaire.

« Le génocide a été terrible sur notre colline (…) Je suis très fier que notre histoire ait pu être racontée au Rwanda et dans le monde grâce à ce film », a dit un autre villageois, Jérôme Kabalisa.

« Mon voisin, mon tueur », sera projeté à la fin de la semaine au Kenya, a indiqué la réalisatrice, qui souhaiterait aussi le montrer au Cambodge, dévasté par le génocide Khmer rouge entre 1975 et 1979.

« L’expérience rwandaise n’est pas forcément exportable, mais nous avons réalisé, en projetant mon film dans d’autres sociétés en situation de post-conflit, l’importance de parler », a déclaré Mme Aghion à l’AFP.

Selon l’ONU, quelque 800.000 personnes, essentiellement des tutsi, ont été tuées lors du génocide rwandais perpétré par les hutu entre avril et juillet 1994.
 
 
 
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Posté par rwandaises.com