La politique de la France en Afrique a changé nous dira-t-on mais hélas, le statut quo subsiste dans ce que certains conviennent d’appeler la politique étrangère de la france en Afrique; une politique particulière, généralement dirigée par une cellule spéciale appelée “la cellule Afrique de l’Élysée”.

Les gouvernements se succèdent à paris, mais cette étrange politique très cancérigène persiste et résiste à l’usure du temps, des courants politiques et des évènements majeurs qui bouleversent le monde depuis deux décennies, notamment la mondialisation, l’élection d’un noir à la tête du plus puissant Pays du monde, ou même encore la montée en puissance de la chine, de l’inde et du brésil sur le plan économique et militaire.

Si les gouvernements se succèdent au Pays des Gaulois, il n’en est pas de même en Afrique francophone où 4 Chefs d’états ont accumulé à eux seuls plus d’un siècle de magistrature suprême. Omar Bongo odimba 42ans de règne, Biya Paul barthelemy 27 ans, Idriss Deby Itno 20 ans et Denis Sassou Nguesso 23 ans.

On n’aurait pu inverser la question en la posant dans un autre sens à savoir: Et si l’Afrique était plutôt victime de sa propre turpitude? Certains intellectuels engagés n’hésitent plus à le dire, notamment Shanda Tonme qui se questionne dans un ouvrage parut curieusement chez un Editeur parisien où il pose le problème comme suit: « Et si la france n’était pas responsable des problèmes de l’Afrique? » Cette question mérite d’être finalement posée, mais là n’est l’objectif de ce qui nous a motivé de faire ce papier. Ici, il s’agira ici plutôt de questionner les évènements en cours sur le continent berceau de l’humanité depuis l’accession de Sarkozy au pouvoir et d’en faire un léger bilan sur ce qu’il convient d’appeler « la politique africaine de la France ».

L’Afrique à papa? Je n’en veux pas, je n’en veux plus, ce qui m’intéresse, c’est la chine et l’Europe

Qu’on le veuille ou non, le discours de Dakar entrera dans les annales de l’histoire en ce sens qu’il fût prononcé avec complaisance et arrogance par un chef d’état novice qui ignorait tout de l’apport réel de l’Afrique dans l’économie française. Si le discours fût rédigé par Henri Gaino, un proche du président dira-t-on, il reste vrai que la campagne de Sarkozy lors des présidentielles de 2005 fût d’une manière incontestable axée en partie sur l’immigration et la politique de rupture colon /colonisé qu’il envisageait de mettre sur pied dès son accession aux affaires, question de libérer finalement l’Afrique? Certains le pensent et n’hésitent même plus à affirmer qu’il en était ainsi au départ avant que le président français ne touchât de ses doigts, la dure réalité de la « France à fric », notamment lorsqu’il est rappelé à l’ordre pas Omar bongo odimba sur ce que certains ont appelé l’affaire Bockel.

L’économie française et celle du monde repose sur le transport, boostée par les énergies fossiles et les matières premières que l’Afrique fournit depuis des siècles soit gratuitement, soit à bas coûts pour le bien-être du premier raciste français qui passe son chemin, celui-là qui demande au noir de rentrer chez lui et qui affirme “la france aux français d’abord” alors que c’est sur le dos des africains qu’il puise en partie son bien-être.
La france ne peut pas pour l’instant se passer de l’Afrique, la montée en puissance de la chine sur le continent inquiète cette dernière qui n’hésite plus à redéployer sa fameuse politique par le truchement du “French doctor” qui ne lésine plus sur les moyens et qui se permet en plein jour de dire des incongruités ou de tenir des discours désuets, creux, décousus et insipides sur ce qu’il convient d’appeler le problème guinéen.

L’ Afrique? Oh oui j’en veux ! Bernard est un Humanitaire et il en sait mieux que moi

La nomination de celui qu’il convient désormais d’appeler le très controversé Bernard Kouchner aux affaires étrangères n’est pas le fait du hasard. Un socialiste aux affaires étrangères dans un gouvernement capitaliste et républicain a été un événement majeur dans les actes posés par Nicolas Sarkozy depuis 2005.Si nous reconnaissons que dernière cette nomination „politicienne“ ne se cache pas uniquement l’intention de briser la gauche française, il en demeure pas moins vrai que derrière celle-ci se cachait quelques grands enjeux masqués que l’histoire fera vite de dévoiler.

Entre droit et devoir d’ingérence humanitaire

Derrière ces jolis termes, derrière ces jolis néologismes du droit se cachent quelques intentions inusuelles que le premier profane politique ou même quelques aficionados du French doctor ne sauront déchiffrer. Disons tout simplement que Bernard Kouchner avec la benediction de sarkozy a decidé de reconquerir l’afrique à sa manière.
Le droit d’ingérence humanitaire que nous considérons comme sélectif n’a jamais pris corps en 1994 au Rwanda pourtant tous les rapports sont unanimes là-dessus .la france savait tout et en savait trop; Mitterrand, un socialiste, avait été informé sur ce qui allait se passer au Rwanda.Il fallait laisser les africains s’entretuer pour le bien-être ou pour garantir l’avenir de Pierre Paul Jacques, trois français de souche.

Ce droit d’ingérence humanitaire n’a jamais vu le jour au Cameroun alors tout le monde sait que la répression d’une population exclusivement jeune par des éléments de l’armée camerounaise a été extrêmement meurtrière en février 2008 alors que ces jeunes disaient leur ras-le-bol par rapport à la politique de Paul Biya. Certains, en l’occurrence les medias à la solde des colons ont vite fait de masquer février 2008 en la baptisant “manifestation contre la cherté de la vie”. Nous pouvons donc constater que ce droit d’ingérence est essentiellement politique puisque, après un cas similaire en guinée, Bernard Kouchner multiplia les discours de droit d’ingérence à l’encontre de ceux que certains appellent aujourd’hui “la junte au pouvoir”, oubliant de dire que le général Conté en faisait déjà partie et que la france n’y voyait à l’époque rien à redire.
Devant les démocraties mi-figues mi-raisins qui entraînent des instabilités politiques depuis la chute du mûr de Berlin en Afrique, Bernard l’africain n’y trouve rien à redire quand les intérêts de la France reste « préservés » .Les africains sont habitués aux discours tels que: “Les élections se sont déroulées dans le calme et sans incidents majeurs”, légitimant ainsi les dictatures les plus atroces, les plus cruelles à la solde des gouvernements fanfarons de l’hexagone.

En guinée, c’est le discours de Camara qui aurait choqué les colons, les imposteurs et leurs complices africains qui se recrutent essentiellement dans le monde des intellectuels « bouffons » qui trouvent qu’un imbouc ne saurait diriger un pays et qui .Si nous condamnons le discours de Camara sous sa forme, nous ne cacherons pas que la fond a toujours tenu la ligne qu’une nouvelle classe africaine exige. Oui nous pouvons rivaliser avec la france aujourd’hui, puisqu’elle n’a pas le monopole du savoir. Si la france veut aider l’Afrique,qu’elle commence par payer le pétrole à son juste prix,qu’elle aide les africains à organiser les élections libres et démocratiques ,d’ailleurs,ne peut-elle pas le faire selon le droit d’ingérence humanitaire ?

Pour nous, entre droit et devoir d’ingérence humanitaire, il n’existe qu’impérialisme, matérialisme et de capitalisme.Que le « French doctor » aille donc ravaler sa prose, nous venons de le démasquer.« L’Afrique finira-t-elle par entrer assez dans l’histoire ? » attendons donc pour voir…

© Correspondance : Alain Nanzé, Union en Mouvement

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