Lors d’une conférence de presse conjointe, qui a eu lieu après une réunion entre les deux chefs d’Etat, Nicolas Sarkozy et Paul Kagamé ont annoncé des «partenariats» dans le domaine de la coopération culturelle, et du développement socio-économique, ainsi que la réouverture d’écoles françaises dans le pays, et le retour des émissions de RFI sur les ondes.

Nicolas Sarkozy a, à de nombreuses reprises, précisé que la France était prête à «aider» le Rwanda, mais sans y faire de l’interventionnisme et a plébiscité une aide des autres pays européens et des Etats-Unis. «Le ‘pré carré de la France’, la ‘Françafrique’, cela n’existe plus».

Sur la question du génocide, le président français a parlé de «grave erreur d’appréciation aux conséquences absolument dramatiques», mais n’a pas présenté d’excuses. Il a rappelé que la justice était indépendante en France, et qu’il souhaitait que «les responsables du génocide rwandais soient punis».

Le chef de l’Etat a également annoncé avoir invité le président Kagamé à Nice, lors du prochain sommet France-Afrique à Nice les 31 mai et 1er juin, ce à quoi le président rwandais à répondu favorablement.
Paul Kagamé a conclu la conférence de presse en rappelant «nous devrions assumer la responsabilité de nos problèmes», et ensuite chercher le soutien d’autres pays pour les résoudre. Il encourage les autres pays africains à faire de même, et précise qu’il pense que les pays européens, dont la France, sont dans la même dynamique.

12h52: La conférence de presse est terminée.
12h50: Paul Kagamé conclut en rappelant «nous devrions assumer la responsabilité de nos problèmes», et ensuite chercher le soutien d’autres pays pour les résoudre. Il encourage les autres pays africains à faire de même, «C’est le cheminement que nous avons adopté, nous, au Rwanda», et précise qu’il pense que les pays européens, dont la France, sont dans la même dynamique.
12h49: «Arrêtons de faire porter aux autres ce qui est aussi de notre responsabilité.» Sarkozy cite Ali Bongo (le président du Gabon), pour répondre à une demande d’analyse de la situation de la Côte d’Ivoire et du Niger. Il note que le manque d’élections dans ces pays est préoccupant, et conclut en indiquant à nouveau qu’il est uniquement «venu aider» le Rwanda, comme il aidera les autres pays d’Afrique.
12h47: Le chef de l’Etat indique «que les grandes démocraties du monde aident l’Afrique, c’est notre grand intérêt».
12h45: Nicolas Sarkozy note que «la stabilité dans la région des Grands Lacs sera d’abord l’affaire de la région elle-même», et précise que la France «soutient» mais ne«dit pas comment faire». Il indique que «la francophonie», le «pré carré de la France», «la Françafrique», cela «n’existe plus». «Si être amis s’est s’interdire de parler avec tous les autres, alors on n’est pas amis.»
12h43: Paul Kagamé annonce le retour de l’enseignement de la langue française au Rwanda pour «permettre de continuer au Rwanda à s’améliorer».
12h39: C’est une visite «à très forte portée symbolique», mais c’est désormais aux historiens d’analyser ce qui s’est passé selon lui. Nicolas Sarkozy annonce qu’il a invité le président Kagamé à Nice, lors du prochain sommet France-Afrique à Nice les 31 mai et 1er juin. Paul Kagamé indique qu’il va répondre favorablement à cette invitation.
12h37: Sarkozy précise que deux écoles françaises rouvriront à la rentrée 2010 au Rwanda, et que RFI recommencera à émettre cette année. Sur les mises en examen demandées par le juge Bruguière, il rappelle l’indépendance de la justice en France, et redit qu’il veut que les responsables du génocide frwandais soient punis. «Est-ce qu’il y en a en France? C’est à la justice de le dire», et de préciser que la France a récemment refusé le droit d’entrée sur le territoire à l’une de ces personnes.
12h35: Question sur la coopération culturelle. Paul Kagamé rappelle que «la visite du président Sarkozy va au-delà des symboles», et qu’il est «important pour les peuples français et rwandais de construire de nouveaux rapports». La coopération culturelle fait partie de ce partenariat, selon lui, mais «les relations sociaux-économiques» sont aussi importantes pour qu’une «nouvelle ère de prospérité» advienne au Rwanda. «Les erreurs du passé ont été reconnues, analysées, désormais nous voulons mieux bâtir le futur avec la France à partir d’aujourd’hui».
12h33: Une journaliste française demande pourquoi le président français ne présente pas d’excuses. Nicolas Sarkozy affirme qu’avec le président Kagamé, ils se sont «parlé très librement». Il note qu’il a parlé de «grave erreur d’appréciation», lorsque la France n’a pas vu le comportement génocidaire de l’ancien gouvernement, ainsi que dans le déroulement de l’opération Turquoise.
12h32: Questions de la presse française puis rwandaise.
12h31: La France veut aider le Rwanda. «On doit tourner une page extrêmeemnt douloureuse». Le président français dit son «admiration» au regard du «courage du peuple rwandais»
12h30: Nicolas Sarkozy rappelle les «erreurs d’appréciation, les erreurs politiques aux conséquences absolument dramatiques».
12h28: Nicolas Sarkozy ne présente pas d’excuses. «Ce qui s’est passé ici a laissé une trace absolument indélébile. Ce qui s’est apssé ici est inacceptable et oblige la communuaté internationale dont la France à réfléchir à ses erreurs, qui l’ont emp^ché de prévenir ce crime épouvantable.»
12h27: Nicolas Sarkozy prend la parole. Il remercie le président Kagamé de le recevoir «avec tant de simplicité et d’amitié.»
12h25: «Nous sommes en train de mettre en place une collaboration basée sur l’intérêt de nos 2 pays.» Il remercie Nicoals SArkozy d’être venu et espère qu’il reviendra à nouveau au Rwanda.
12h20: Le président rwandais Paul Kagamé ouvre la conférence de presse.

«Au nom du peuple français, je m’incline devant les victimes du génocide des Tutsis» en 1994. Nicolas Sarkozy a signé ce jeudi à Kigali dans le livre d’or du mémorial consacré aux victimes du génocide rwandais. Le chef de l’Etat est arrivé ce jeudi matin pour une visite historique de quelques heures destinée à tourner la page, seize ans après le génocide, du lourd contentieux qui empoisonne les relations entre la France et le Rwanda.

>> Suivez le discours de Nicolas Sarkozy à Kigali en live à partir de 12h30

Le président est arrivé à Kigali à 10h30 locales (9h30 heure française), venant de Bamako où il a fait un détour imprévu pour rencontrer l’ex-otage français Pierre Camatte et le président malien Amadou Toumani Touré.

Dépôt de gerbe

Le chef de l’Etat français doit entamer son bref séjour rwandais par un dépôt de gerbe au mémorial des victimes du génocide, avant de retrouver le président Paul Kagame pour un entretien, une conférence de presse conjointe puis un déjeuner.

La visite de Nicolas Sarkozy, la première d’un président français depuis le génocide de 1994, intervient trois mois après la reprise officielle des relations diplomatiques entre les deux pays. Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris fin 2006, après l’émission de mandats d’arrêt contre 9 proches du président rwandais, soupçonnés d’avoir fomenté l’attentat qui a coûté la vie en 1994 à son prédécesseur, Juvenal Habyarimana, déclenchant un génocide qui a fait 800.000 morts, en grande majorité d’ethnie tutsi.

Accusations contre la France

Le Rwanda a riposté en publiant en août 2008 un rapport mettant en cause une trentaine de chefs politiques et militaires français de l’époque pour avoir «participé à l’exécution» du génocide. L’actuel régime de Kigali, issu de la rébellion à majorité tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), accuse depuis 1994 la France d’avoir été complice du génocide en soutenant le régime précédent hutu de Habyarimana face au FPR de Paul Kagame. Paris a toujours farouchement rejeté ces accusations.

Dès son élection en 2007, Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de renouer avec plusieurs pays africains en délicatesse avec la France, dont le Rwanda. Mais, malgré deux rencontres avec Paul Kagame et la volonté affichée des deux parties de «tourner la page», la réconciliation a buté sur le refus de Paris d’enterrer la procédure Bruguière. Jusqu’à ce que plusieurs décisions de la justice française rassurent Kigali, ouvrant la voie à une reprise des relations diplomatiques en novembre dernier.

Excuses?

Même si la réconciliation annoncée entre les deux pays a été largement saluée, son prix continue de nourrir les inquiétudes. Si officiellement, les autorités rwandaises se disent prêtes à tourner la page, nombreux sont ceux à Kigali qui attendent de Nicolas Sarkozy qu’il reconnaisse les torts de la France. A Paris en revanche, les personnalités politiques et les militaires en fonction en 1994 redoutent que le chef de l’Etat n’aille trop loin. Dans ce contexte, les gestes et surtout les paroles de Nicolas Sarkozy jeudi à Kigali seront observés à la loupe.

B.D. avec agence
Posté par rwandanews.be