(Afrikarabia 18/02/2010)

Quelques heures à Kigali… pas plus ! Le 26 février, Nicolas Sarkozy entamera la première visite d’un président français depuis la génocide de 1994. Mais derrière la réconciliation franco-rwandaise, Nicolas Sarkozy devra désamorcer un imbroglio judiciaire entre les deux pays.

Après les visites de Bernard Kouchner et Claude Guéant, c’est au tour du président français de venir sceller les relations diplomatiques retrouvées entre le pays des mille collines et la France. Au centre de la visite présidentielle : un encombrant rapport rwandais sur la tragédie rwandaise, accusant de nombreux responsables politiques français de « complicités de génocide ».

On se souvient d’un premier rapport, français celui-là, qui accusait l’actuel président rwandais, Paul Kagame, d’avoir commandité l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, qui donna le coup d’envoi au génocide. Ce rapport était signé du juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière et n’était pas du goût du Kigali… Conséquence : une brouille diplomatique de plus de deux ans entre les deux pays. Mais il y a quelques mois, le rapport rwandais Mutzinzi jette un nouveau froid dans les relations franco-rwandais. Le juge rwandais Jean de Dieu Mucyo accuse une trentaine de personnalités françaises de « complicités de génocide ». Parmi elles, Dominique de Villepin, Hubert Védrine, Alain Juppé et le propre mentor de Nicolas Sarkozy, Edouard Balladur. L’armée française n’est pas épargné par le rapport rwandais : une quinzaine d’officiers supérieurs, dont les généraux Quesnot et Lafourcade, qui sont clairement cités.

La mission est donc délicate pour le président français : renouer les liens distandus avec Kigali tout en désamorçant le rapport Mutzinzi, très mal vécu à Paris … Nicolas Sarkozy n’aura que quelques heures pour trouver la quadrature du cercle.

Christophe Rigaud

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