Le renvoi au 4 juin de la demande d’extradition du docteur Sosthène Munyemana par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, qui a demandé un complément d’information à la justice rwandaise (« SO » d’hier), a entraîné la réaction du Collectif girondin pour le Rwanda. « Si nous prenons acte de la décision de renvoi par la cour d’appel, nous rappelons que ce tribunal ne se prononcera nullement sur le fond de l’affaire », note dans un communiqué le Collectif, dont les militants ont manifesté récemment devant l’hôpital de Villeneuve-sur-Lot (47), où exerce le docteur Munyemana.


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« La présomption d’innocence est un principe qui ne doit pas se transformer au fil des ans en une sorte d’absolution de fait », a protesté hier le Collectif lors d’une conférence de presse à Bordeaux, ville de résidence du médecin. Regrettant qu’une extradition du « génocidaire » présumé de Butare semble pour l’heure peu probable « bien que la peine de mort soit abolie au Rwanda », il met en demeure la justice française de statuer sur le fond des plaintes « déposées depuis quinze ans » contre le praticien réfugié en France depuis 1994, « et qui ne sont pas éteintes ».

Déçu par la « paralysie de la justice française dans toutes ces affaires » alors même qu’un tribunal « gacaca » (coutumier) rwandais a condamné en novembre 2008 le docteur Munyemana pour « participation au génocide », le Collectif va continuer à « interpeller les pouvoirs publics français » et à demander à la direction de l’hôpital le renvoi du médecin rwandais, tout en dénonçant les discours « négationnistes » de ses défenseurs.

 

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Posté par rwandaises.com