L’ancien chef des forces des Nations unies au Rwanda, Luc Marchal, au début de son procès à Bruxelles, le 3 février 2010.

AFP / Georges Gobet
Par RFI

La justice belge a rouvert, mercredi 3 février 2010, l’une des pages les plus sombres du génocide rwandais. Le tribunal civil de Bruxelles doit en effet se prononcer sur la plainte déposée par Florida Ngulinzira, veuve de l’ancien ministre des Affaires étrangères Boniface Ngulinzira, tué lors du massacre de l’école technique de Kigali en avril 1994.

Florida Ngulinzira met en cause l’Etat belge et les casques bleus de la Mission des Nations Unies d’Assistance au Rwanda (Minuar) qui étaient présents dans la capitale rwandaise en avril 1994. Elle reproche aux casques bleus d’avoir « abandonné des personnes en danger de mort ». Plus de 2 000 personnes sont mortes cet après-midi d’avril 1994, 2 000 Rwandais qui avaient trouvé refuge dans l’école technique officielle de Kigali. Parmi les victimes, Boniface Ngulinzira. Quinze ans plus tard, sa veuve Florida se souvient : « Le matin du 7 avril, on a été conduits à l’école technique de Kicukiro. Soit disant que c’était un lieu sûr. Et le 11 avril on a été abandonnés. Les casques bleus belges, ils ont évacué les expatriés. Ils ont refusé de nous évacuer, avec eux ».

Et Florida raconte comment le massacre s’est produit : « Donc, dès que les militaires sont partis, les miliciens sont entrés et ils ont commencé à assassiner les gens. Est-ce-que la vie des expatriés était plus chère que la vie des Rwandais qui étaient laissés là-bas ? ». Elle pose cette question, indirectement, au commandant Luc Marchal, responsable du contingent belge de la Minuar à Kigali en avril 1994. C’est lui qui a donné l’ordre d’évacuer l’école. Il explique : « Nous étions dans des circonstances vraiment critiques, avec un armement tout à fait dérisoire. Tout le monde était dispersé en ville et, donc, il était impératif de pouvoir se regrouper. On n’avait pas vraiment conscience, à ce moment-là, que les sort de ces 2 000 refugiés allait être celui qui a été ». Selon le commandant Marchal, « de toute façon, entre choix, il y avait le cholera et la peste. Donc il n’y avait aucun bon choix ».

Le verdict du procès aura lieu le 9 septembre prochain, lors de la reprise des audiences.

 

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