Un médecin rwandais exerçant à l’hôpital de Maubeuge, dans le Nord, et visé par un avis de recherche d’Interpol pour son implication présumée dans le génocide des Tutsis en 1994, a été licencié hier faute de titre de travail, a-t-on appris auprès de l’hôpital.
Eugène Rwamucyo, âgé d’une cinquantaine d’années, est notamment accusé d’avoir participé en 1994 à des réunions de responsables génocidaires à Butare, dans le sud du Rwanda, dont l’une sous l’égide du premier ministre de l’époque, Jean Kambanda, condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Le médecin a dénoncé pour sa part une « cabale » du pouvoir rwandais. « Il ne s’est rien passé de spécial. M. Rwamucyo n’était pas en mesure de nous fournir un titre de travail, du coup son contrat était obsolète à partir du 1er avril », a indiqué la direction de l’hôpital. La direction de l’hôpital a relevé qu’outre un titre de séjour, le médecin, en tant que ressortissant étranger, devait produire des preuves selon lesquelles il avait « une conjointe ou une concubine qui vivait en France, ce qui n’est pas son cas », a précisé la direction de l’hôpital. « On n’a rien contre lui », a par ailleurs souligné la direction, qui précise que le médecin ne devrait recevoir dans ce cas de figure « aucune indemnité ».
Le médecin résidait jusqu’à présent en Belgique avec son épouse et ses enfants de nationalité belge. Les soupçons pesant sur lui ont été rendus publics mi-octobre par une infirmière de l’hôpital de Maubeuge qui avait tapé son nom sur internet après la formulation par le médecin « de remarques déplacées sur son embonpoint ». L’hôpital l’avait ensuite suspendu. Eugène Rwamucyo avait obtenu un permis de séjour en janvier 2006 avec l’appui du député UMP du Nord Thierry Lazzaro, qui a reconnu des « interventions en haut lieu ».
AFP
02/04/2010 |
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