Victoire Ingabire, chef de l'opposition, a été interdite de se présenter à la présidentielle.

Plusieurs attaques à la grenade ont secoué la capitale du pays. Les violences interviennent dans une campagne présidentielle déjà tendue.

Victoire Ingabire, chef de l’opposition, a été interdite de se présenter à la présidentielle.

Photo : AFP

Rien ne va plus à Kigali. La capitale rwandaise – réputée comme l’une des plus sûres de l’Afrique – a été le théâtre en trois mois d’une série d’attentats à la grenade, dont le dernier, samedi soir, a fait deux morts et 28 blessés.

Le jour même, le président Paul Kagame devenait officiellement candidat à sa succession pour le scrutin du 9 août. Ces attaques, comme les précédentes, ont visé des quartiers très fréquentés de la capitale rwandaise — où la police est déployée en force –, à une heure de grande affluence. Après le premier attentat à la grenade, la police avait procédé à trois arrestations en accusant les “Interahamwe”, milice extrémiste hutu, dont les membres ont été au premier rang des génocidaires en 1994.

La concordance entre ces attentats et l’élection présidentielle n’est pas un hasard. La précampagne est marquée par une certaine tension dans un pays toujours hanté par le génocide des Tutsi. Victoire Ingabire, une responsable de l’opposition issue de l’ethnie hutu, est l’objet de poursuites policières et judiciaires. Accusée de nier le génocide de 1994 et de collaborer avec une organisation terroriste, elle n’a pu faire enregistrer sa candidature. Elle a réclamé ce mardi, en compagnie d’un autre candidat contrarié, l’avocat Bernard Ntaganda, le report de l’élection présidentielle, accusant, dans un communiqué, le pouvoir de lui barrer la route.

Ils affirment par ailleurs que “la commission nationale électorale n’est pas neutre” et qu’elle est “un instrument entre les mains du parti au pouvoir”, le Front patriotique rwandais du président Paul Kagame. Celui-ci, élu une première fois en 2003, a lui-même indiqué la semaine dernière n’avoir “aucun doute” sur le fait qu’il obtiendrait “une immense majorité” des voix.

http://www.metrofrance.com/info/le-rwanda-sous-tension/pjer!d5ZvL9KX3sZ@bBNoRJNTA/

Posté par rwandaises.com