KIGALI — L’armée rwandaise a annoncé vendredi avoir arrêté le président de la
Fédération nationale de football (FERWAFA), le général Jean Bosco Kazura qui était parti assister au Mondial en Afrique du Sud « sans l’autorisation de sa hiérarchie ».

« Il s’était rendu en Afrique du Sud pour la Coupe de monde, mais sans l’autorisation de sa hiérarchie militaire (…) C’est un acte d’insubordination », a déclaré sur les ondes de Radio Rwanda, le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Jill Rutaremara.

Kazura est chargé de la formation et des opérations à l’Etat-major de l’armée.

Lorsque la hiérarchie militaire a constaté qu’il était parti en Afrique du Sud sans permission, elle l’a rappelé et l’a arrêté à son retour à Kigali, a indiqué le porte-parole.

L’arrestation de Kazura, un Tutsi ayant grandi en exil au Burundi, vient après celle, en avril, de deux autres hauts responsables de l’armée, les généraux Emmanuel Karenzi Karake et Charles Muhire.

Le général Karenzi Karake est l’ancien numéro deux de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad), déployée au Darfour dans l’ouest du Soudan.

Ancien chef d’état-major des forces aériennes, le général Muhire avait été nommé le 10 avril chef d’état-major de la Force de réserve de l’armée.

Tous deux Tutsi anglophones issus de la diaspora ougandaise (comme le président Kagame), ils faisaient partie du cercle très restreint des chefs militaires de haut rang du Front patriotique rwandais (FPR), l’ancienne rébellion majoritairement tutsi dirigée par Paul Kagame, qui a mis fin au génocide de 1994 au Rwanda et dirige le pays depuis lors.

L’arrestation des trois généraux intervient alors que le gouvernement a mis en cause ces derniers mois deux anciens officiers supérieurs, le général Kayumba Nyamwasa (ex-chef d’état-major de l’armée) et le colonel Patrick Karegeya (ancien chef des renseignements extérieurs) dans une récente série d’attaques à la grenade à Kigali.

Jadis personnalités clés du régime rwandais, MM. Nyamwasa et Karegeya sont aujourd’hui en fuite en Afrique du Sud. Il seraient coupables d’avoir fomenté « des actes terroristes » et auraient commencé « à mettre en oeuvre des projets de déstabilisation de l’Etat », selon la justice rwandaise.

En avril, le président Kagame a procédé à un vaste remaniement à la tête de l’armée, et nommé l’un de ses fidèles, le chef d’état-major James Kabarebe, au poste de ministre de la Défense.

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Posté par rwandaises.com