Le président du Rwanda, Paul Kagamé, le 8 novembre 2009 à Charm-el-Cheikh.

Par La rédaction web de Jeune Afrique

Le président du Rwanda, Paul Kagamé, le 8 novembre 2009 à Charm-el-Cheikh. © AFP

Le président du Rwanda a incarné la réconciliation franco-rwandaise, en marge du sommet Afrique-France de Nice. Il a abondé dans le sens de la justice française en confirmant qu’il lui laisserait le champ libre pour son enquête sur l’attentat de 1994.

Dans une interview au quotidien français Libération, le président rwandais Paul Kagamé a affirmé qu’il collaborerait avec la justice française dans le cadre de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, en avril 1994. Le juge français Marc Trévidic, chargé de l’affaire, « aura accès à ce qu’il veut voir au Rwanda », a précisé Paul Kagamé. « Il est toujours utile de venir sur place : notre propre commission d’enquête est venue en France », a-t-il insisté.

Le juge Marc Trévidic avait désigné, fin avril, une commission d’experts (en balistique, explosifs, aéronautique, géométrie) avec laquelle il doit se rendre au Rwanda dans les mois qui viennent. Le rapport de cette commission devrait être remis en mars 2011. Les enquêteurs sont notamment chargés de définir la trajectoire suivie par l’avion présidentiel – un Falcon 50 – au moment où il a été touché par un missile Sam-16, alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur la piste de l’aéroport de Kigali.

Bonne volonté

Il s’agit, pour les spécialistes, de déterminer la nature du projectile et l’emplacement des tireurs. C’est ce point qui fait défaut aujourd’hui dans l’enquête sur les responsabilités dans l’assassinat. À ce stade, les enquêteurs français soupçonnent la rébellion tutsie, alors dirigée par l’actuel président Paul Kagamé.

Le gouvernement de Kigali a, de son côté, créé une commission d’enquête. Les conclusions de celle-ci attribuent la responsabilité du meurtre aux extrémistes hutus des Forces armées rwandaises, une version qui diffère donc en tous points de l’hypothèse française.

En signe de bonne volonté, Paul Kagamé a approuvé la récente interpellation par la France d’un médecin d’origine rwandaise qui exerçait en France, en dépit d’un mandat d’arrêt international émis à son encontre par le Rwanda. Eugène Rwamucyo est soupçonné d’avoir participé à la planification du génocide. Paul Kagamé a enfoncé le clou, estimant que la décision de l’arrêter « aurait dû avoir été prise de longue date ».

L’assassinat de Juvénal Habyarimana est considéré comme le point de départ du génocide rwandais de 1994 qui, selon l’ONU, a fait plus de 800 000 morts, en majorité parmi les membres de la communauté tutsie.

 

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20100601130218/

Posté par rwandaises.com