PRETORIA — L’Afrique du Sud a mis en cause jeudi des « agents » agissant pour un « pays étranger » dans la tentative d’assassinat d’un ancien chef d?Etat-major rwandais en juin à Johannesburg où il vit en exil.

« Cette affaire implique des agents de sécurité et (représente) un attentat contre une personne qui était passée par les voies légales pour demander l’asile en Afrique du Sud », a déclaré le directeur général du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Ayanda Ntsaluba.

« Elle implique aussi un pays étranger avec qui nous avons de bonnes et de solides relations diplomatiques », a-t-il dit, sans identifier le pays en question.

« C’est pourquoi nous ne désignerons pas le lieu d’ou les agresseurs suspectés venaient », a-t-il expliqué à la presse.

Le général Faustin Kayumba Nyamwasa, réfugié depuis mars en Afrique du Sud, a été blessé par balles à l’estomac le 19 juin par un inconnu devant son domicile de Johannesburg. Son épouse, Rosette, a accusé le régime rwandais d’être derrière ce qu’elle estime être une tentative d’assassinat.

Le Rwanda a démenti toute implication dans cette affaire.

Le général Nyamwasa, ancien proche du président rwandais Paul Kagame, avait fui son pays après avoir été accusé par les autorités rwandaises d’être responsable d' »actes terroristes ».

Il a depuis mis en cause vivement le président Kagame en l’accusant de dérive autoritaire et en le soupçonnant de corruption.

La police n’a pas fait de commentaire sur le motif de l’attaque mais les déclarations de M. Ntsaluba semblent exclure un acte criminel de droit commun.

« Nous voulons être prudents et nous ne montrons aucun pays du doigt », a dit le responsable.

« On accepte dans la pratique que des missions étrangères aient des agents de renseignements et de sécurité déclarés. Si des gens d’un autre pays opèrent de manière clandestine, cela revêt une dimension totalement différente », a ajouté M. Ntsaluba.

« Il ne faut pas prendre cela à la légère car cela touche à la stabilité d’un pays », a-t-il dit.

M. Ntsaluba avait déclaré le 24 juin que les autorités rwandaises n’étaient « pas contentes » de la présence de l’ancien chef d’état major rwandais en Afrique du Sud.

Il avait ajouté que « si l’attaque était un acte politique contre le général sur le sol sud-africain, nous le considérerons avec une grande gravité et nous le traiterons comme tel ».

Au Rwanda même, un journaliste rwandais, qui venait de mettre en cause les autorités de son pays dans la tentative de meurtre du général Nyamwasa, a été assassiné à Kigali fin juin, faisant monter un peu plus la tension à l’approche d’une élection présidentielle prévue début août.

Jean Leonard Rugambage, journaliste et directeur-adjoint du bi-mensuel Umuvugizi, a été tué devant la porte de son domicile de quatre balles par des assaillant qui ont pris la fuite.

 

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Posté par rwandaises.com