Le Président Kagame lors de la célébration du 15ème anniversaire de la journée de libération,  le 4 juillet 2009 (Photo: PPU)

Kigali : L’Ombudsman du Rwanda, Tito Rutaremara, révèle que le Rwanda est à sa troisième phase, la plus critique de la guerre de libération, qui demande à chaque rwandais de construire le pays sur des fondations mise en place dans les deux premières phases, rapporte l’Agence rwandaise d’information (ARI).

« La libération est un processus. Et toute libération a des étapes. Nous sommes à la troisième phase de libération. La phase la plus critique de libération », a indiqué l’Ombudsman du Rwanda.

Tito Rutaremara dit que la célébration du 16ème anniversaire de libération du Rwanda vient au moment où le pays a victorieusement traversé la première phase de la prise de conscience des causes de la guerre de libération, ainsi que la deuxième phase  qui était d’enlever le bloc qui empêchait les gens de se libérer.

« Les fondations sont là. L’on est libre, il y a des bases : de la justice, la démocratie, l’économie, etc. » affirme-t-il. « Mais l’on est entrain de construire. L’on a les premiers pas. L’on continue de construire jusqu’au moment où le peuple rwandais ne sera plus pauvre ni  ignorant ».

Lors de la célébration du 15ème anniversaire de libération l’an dernier, parlant de ces fondations mises en place dans les deux phases de libération, Louise Mushikiwabo, Maître des cérémonies pour cette journée et ancien Ministre de l’information, s’était, elle aussi, réjouie du pas franchi par le Rwanda après la guerre de libération. « Le Rwanda est actuellement un modèle dans l’unité et  réconciliation, sécurité, justice, économie, etc. », a-t-elle martelé.

 

 

L’Ombudsman Tito Rutaremara : près de 3 000 cas d’injustices on été résolus  grâce à la collaboration des instances habilitées avec la population (Photo: Office de l’Ombudsman)

A la question que le Rwanda célèbre la 16ème anniversaire de libération dans une situation tendue à cause du processus démocratique en cours et certains compagnons d’armes dans la guerre de libération qui ont pris le chemin de l’exil, ou encore sont en prison, l’Ombudsman du Rwanda, Tito Rutaremara, trouve plutôt que cela est l’un des signes qui montrent que la libération est en bonne voie.

« La situation n’est pas tendue comme vous le pensez. », précise Rutaremara. « Je la trouve bien au contraire. Nous sommes au moment d’un débat politique. L’une des voies de libération par la démocratie est plutôt entrain d’avoir lieu. »

Selon l’Ombudsman, le fait que les généraux et les autres hautes autorités doivent rendre compte de ce qu’ils font, c’est plutôt une bonne libération et un dynamisme de notre société.

« Dans le temps, les gens comme ceux-là ne pouvaient pas rendre compte, ce que l’on appelle en Anglais « accountability ». Maintenant ils doivent rendre des comptes. Et quand ils ne peuvent pas le faire, ils sont punis. », insiste-t-il. «  Et ceux qui prennent le chemin de l’exil craignent justement d’être poursuivis pour leurs crimes. Avant les généraux, les ministres, etc. ne pouvaient pas répondre de leurs actes ou être mis en cause ». 

L’avenir du Rwanda : pas dans le prisme des divisions ou des haines ethniques

Pour ceux qui craignent le Rucunshu II  au sein de l’avant-garde du Front Patriotique Rwandais (FPR), Tito Rutaremara les qualifie de « gens qui ont un manque d’analyse politique ». Il en est de même pour ceux qui voient l’avenir du Rwanda dans le prisme des divisions et des haines ethniques.

« Notre société est dynamique. Ce qui montre son dynamisme, c’est qu’elle demande de rendre compte et toute personne qui ne peut pas le faire est sanctionnée. Et quand elle est punie, les autres prennent sa place », rétorque-t-il.

Tito Rutaremara va très loin en affirmant que, pour lui, si jamais les gens étaient corrompus et ne pouvaient pas être poursuivis, la guerre de libération serait un échec cuisant.

« Mais maintenant que tous les corrompus et les artisans des divisions et des haines sont poursuivis, nous n’avons pas échoué. Moi, j’aimerais plutôt que ça soit plus que ça », signale encore l’Ombudsman du Rwanda.

Rutaremara qui affirme que ses fonctions en tant que l’Ombudsman du Rwanda ont un rapport étroit avec la vraie libération, révèle que quand l’on libère les gens de l’injustice, l’on écarte les obstacles de la vraie libération.

A la tête de l’Office de l’Ombudsman depuis 2004, Tito Rutaremara se réjouit que les bases de combattre l’injustice et la corruption soient maintenant en place. Mais aussi il se plaint de quelques défis dont  le nombre limité de ses agents, la corruption et l’injustice favorisées par l’ignorance de la population qui ne connaît pas assez ses droits pour qu’elle résiste à la corruption et aux injustices.

Rutaremara fustige aussi les mentalités dans les anciens régimes qui faisaient que la corruption soit entretenue comme une culture.

« Le combat contre l’injustice est justement le but ultime de la guerre de libération qui doit donner au peuple le bien-être socio-économique. », conclut-t-il.

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Posté par rwandaises.com