Le Rwanda a dénoncé le refus des autorités judiciaires de France d’extrader un suspect de génocide, le docteur Sosthène Munyemana, recherché par la justice de son pays pour son rôle présumé dans le génocide de 1994.
M. Munyemana, surnommé « le boucher de Tumbaé » en référence aux crimes qu’il aurait commis durant le génocide dans son ancien village de résidence de Tumba dans le sud du pays, est recherché par les autorités rwandaises pour génocide et crimes de guerre, et fait également l’objet d’une fiche d’information détaillant ces crimes sur le site Web d’Interpol.
Un tribunal français basé à Bordeaux, dans l’est du pays, a refusé mardi d’extrader le docteur Sosthène Munyemana, 54 ans, pour qu’il réponde des accusations liées à son implication présumée dans le génocide de 1994 au Rwanda. La cour a fait valoir que le dossier n’était pas encore complet car certains éléments prouvant le rôle direct de ce gynécologue dans le génocide étaient manquants.
Toutefois, les survivants du génocide à Tumba, interrogés par Xinhua, ont déclaré avoir des informations pour témoigner contre M. Munyemana et attester de son rôle dans le génocide, si l’occasion leur est offerte.
« Nous savons très bien et nous avons vu les meurtres de nombreuses victimes assassinées sous la supervision de M. Munyemana et impliquant également ses voisins avec lesquels il travaillait à l’université proche », a déclaré une survivante du génocide de Tumba sous le couvert de l’anonymat.
Par ailleurs, le procureur général rwandais Martin Ngoga a déclaré à la presse à Kigali que le motif invoqué pour justifier les rejets répétés des affaires de génocide (par la justice française) pouvaient être considérés comme des « prétextes » pour ne pas extrader des personnes accusées de participation au génocide perpétré contre l’ethnie tutsi.
« C’est un simple prétexte, et le Rwanda fera appel de cette décision », a-t-il dit. (Xinhua)
Visiter le site de: Afriscoop
Posté par rwandaises.com