L`Union européenne a décidé lundi de sanctionner Laurent Gbagbo, son épouse ainsi que 17 autres pro ches, en les privant de visas d`entrée sur son territoire, face au refus du président ivoirien auto-proclamé de quitter le pouvoir.
Un accord sur ce sujet a été trouvé à Bruxelles entre des représentants des 27 pays de l`Union européenne, réunis au sein de deux groupes d`experts sur
l`Afrique et sur les Relations extérieures.
« Il y a 19 noms sur la liste (des personnes visées par les sanctions), et cela inclut le président Gbagbo », a déclaré la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancic.
« Sa femme aussi », Simone, y figure, a-t-elle ajouté lors d`un point de presse, confirmant des informations données préalablement par des sources diplomatiques.
Pour entrer en vigueur, la décision doit encore être validée formellement d`ici mercredi en milieu de journée (délai de 48 heures) par les gouvernements européens par le biais d`une procédure écrite. Les capitales doivent confirmer par lettre qu`elles sont bien d`accord.
Le président français Nicolas Sarkozy avait lancé vendredi à Bruxelles un ultimatum à Laurent Gbagbo, l`enjoignant de quitter le pouvoir d`ici dimanche soir sous peine d`être frappé par les sanctions à l`étude au sein de l`Union européenne.
« Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine Laurent Gbagbo n`a pas quitté le poste qu`il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions », avait déclaré M. Sarkozy à l`issue d`un sommet européen.
« Ce qui se passe en Côte d`Ivoire est parfaitement inadmissible », avait-il ajouté.
Ces sanctions de l`UE concernent d`une part des restrictions sur l`octroi de visas, d`autre part des gels d`avoirs.
« Dans une premier temps, il a été décidé d`imposer les seules interdictions de visas car c`est plus simple à mettre en place. Les gels d`avoirs viendront mais la procédure est plus lourde » à mettre en place, a affirmé un diplomate européen.
Vendredi, lors de leur sommet, les chefs d`Etat et de gouvernement de l`UE avaient publié une déclaration commune appelant l`armée ivoirienne à se placer sous l`autorité du « président démocratiquement élu » Alassane Ouattara.
Ils avaient aussi réaffirmé « la détermination de l`UE à prendre des mesures ciblées contre qui voudraient continuer à empêcher le respect de la volonté exprimée par le peuple ivoirien ».
En Côte d`Ivoire, des violences ont éclaté entre partisans de Laurent Gbagbo et d`Alassane Ouattara, les deux hommes qui se disputent la présidence depuis le scrutin du 28 novembre. M. Ouattara est soutenu par la communauté internationale, dont l`Union européenne.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir lundi pour évoquer la situation dans le pays et le renouvellement du mandat des 10.000 Casques bleus de l`Onuci, la force menant son opération sur place, qui expire le 31 décembre et dont Laurent Gbagbo demande le retrait. L`ONU a rejeté cette exigence.
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Posté par rwandanews