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Il a conquis les radios, les foyers et les cours d’école. Massamba sillonne actuellement les quatre nouvelles provinces du pays. Avant de clore sa tournée par un méga-concert dans la capitale.

Il n’aura pas fallu longtemps à Massamba Intore pour devenir le chanteur le plus populaire du Rwanda. Revenu au pays en 2004 après une vie d’exil, son dernier concert rassemblait pas moins de 25 000 personnes, le 17 décembre dernier, dans le grand stade Amahoro de Kigali. Avec « Nyeganyega », la chanson qui donne son titre à l’album qu’il a enregistré en novembre 2005, il n’a pas seulement conquis les radios, mais aussi les foyers et les cours d’école. En mars, il sillonnera le pays d’Est en Ouest et du Nord au Sud – les quatre nouvelles provinces administratives – avant de clore la tournée par un nouveau mégaconcert dans la capitale.

En kyniarwanda, son nom signifie « danse guerrière ». Une marque de famille en quelque sorte, puisqu’il descend d’une longue lignée de maîtres de ballet à la cour royale. Mais lui, c’est l’amour qu’il veut chanter. Dans ce pays, qui vit à l’heure de la justice et de la réconciliation, ça tombe plutôt bien. Les valeurs positives sont ici bienvenues. D’ailleurs, « Nyeganyega » veut dire « Bougez ! ». Bougez pour danser, bien sûr, mais aussi pour aller de l’avant. Comme le pays. Et c’est ce qu’il fait Massamba. Même s’il a fallu pour cela qu’il retrouve d’abord ses racines après une jeunesse passée au Burundi, où il naît en 1969 de parents réfugiés, puis en Belgique, où il suit pendant trois ans les cours du Conservatoire de Bruxelles. Section comédie musicale. Ce qui lui vaudra d’être engagé comme comédien dans le spectacle de Jacques Delcuvellerie consacré au génocide : Rwanda 94. Une pièce de théâtre qui fera le tour du monde. Mais Massamba veut déjà revenir à ses premières amours : la musique. Non plus comme directeur de chorale, ce qu’il fut à Bujumbura, ni pour jouer seul de l’inanga, cette cithare traditionnelle à dix cordes que son père lui mit entre les mains dès l’âge de 7 ans, mais comme chanteur cette fois. Il a déjà enregistré deux disques au Burundi, un autre en Ouganda, alors pourquoi pas un quatrième en Belgique ? Si les premiers albums avaient une coloration traditionnelle, celui-là sera plutôt afro-jazz. C’est alors qu’à Genève, un soir de juin 2002, sa route croise celle de Youssou Ndour. Les deux artistes ne se connaissent pas encore, mais ils doivent partager la scène à l’occasion d’un concert organisé pour la Journée internationale des réfugiés. Après le spectacle, la star sénégalaise va saluer le jeune chanteur : « Tu as du talent, Massamba, lui dit-il, ne perds pas ton temps à galérer en Europe. Rentre au Rwanda, imprègne-toi de sa musique, de ses rythmes. Et quand tu partiras à la conquête du Nord, c’est tout le pays qui sera derrière toi. Moi, c’est ce que j’ai fait… »

Aujourd’hui, Massamba admet volontiers que ce que Youssou lui a dit ce jour-là, « c’était le bon conseil, au bon moment ». Après un retour aux sources plutôt réussi, il lui reste maintenant à préparer la seconde phase : la conquête du marché occidental. Nul doute qu’avec son sourire lumineux, sa voix claire, ses choristes façon Afrique du Sud et sa dizaine de musiciens qui mêlent subtilement aux sonorités traditionnelles de l’inanga les synthétiseurs et les guitares électriques, Massamba Intore ne manque pas d’atouts. En jetant un coup d’œil à son programme, on constate d’ailleurs qu’il se produira à Bruxelles les 29 et 30 juillet prochain, et le 1er septembre à Washington… Avant de s’envoler, il aura certainement à cœur de chanter une dernière fois « Wirira » : « Ne pleure pas, je reviendrais… »

par VINCENT FOURNIER

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Posté par rwandanews