Le couple Lafont figurant sur la liste de 59 proches de Laurent Gbagbo visés par des sanctions de l’Union européenne nie les faits qu’on lui reproche et continue de se défendre. France-Soir publie en exclusivité des documents liés à l’affaire. L’Union Européenne accuse Frédéric Lafont, un entrepreneur clé en Afrique de l’Ouest de 41 ans, d’avoir transporté des armes avec sa compagnie aérienne Sophia Airlines. L’homme nie les faits et contre-attaque. Frédéric Lafont nous a affirmé mardi soir s’être porté au secours de 17 observateurs de l’Union Européenne dans le Nord et dans l’Ouest, en plein fief d’Alassane Ouatarra, les 28 et 29 novembre 2010 à la demande de l’instance européenne. France-Soir détient en exclusivité les factures et les manifestes passagers et publie un des documents qui prouve la véracité des propos de Frédéric Lafont.
Le document publié date du premier tour de l’élection ivoirienne et a pour destinataire «Union Européenne MOE-UE Côte d’Ivoire». Le responsable sécurité de l’Union Européenne sur place a affrété un Beech 1900-D le 28 novembre pour évacuer les observateurs présents à Korhogo qui étaient «en mauvaise posture» selon l’ex-légionnaire. «Même mes pilotes ont eu peur sur place», explique Frédéric Lafont. Le lendemain, le 29 novembre 2010, Sophia Airlines est allé rechercher d’autres observateurs «du côté de Man», à l’Ouest du pays. «C’était très chaud pour leur sécurité».
Les observateurs qui auraient craint pour leur sécurité «ont demandé de quitter au plus vite le pays vers le Ghana. Mais je ne sais pas s’ils sont passés par nous ou par les vols réguliers. Je ne me souviens pas». Frédéric Lafont raconte que deux observateurs se sont confiés à lui à l’arrivée de l’avion à Abidjan, lors de leur retour de Korhogo : «Ils expliquaient que c’était très chaud pour leur sécurité et qu’ils ont constaté des fraudes au Nord». «Je les ai vachement aidé. Je sais des choses. Est-ce que c’est pour ça que je me fais allumer ?», s’interroge l’entrepreneur.
Mercredi matin, Christine Fages, porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, réagissant à nos informations, a précisé lors d’un point de presse au Quai d’Orsay, que figurent sur la liste des proscrits «les personnes dont l’Union européenne estime qu’elles font obstruction au processus de paix et de réconciliation nationale et en particulier menacent le bon aboutissement du processus électoral. Cela peut être le cas de ressortissants ivoiriens comme européens ou autres». «Si cette liste, qui concerne uniquement les restrictions de visas, n’a pas pour effet d’obliger la France à refuser l’entrée à ses propres ressortissants, le champ des sanctions européennes devrait être prochainement élargi à d’autres mesures pouvant les affecter», a-t-elle ajouté. Sous-entendant un éventuel gel des avoirs…

Antoine Kowalski
In France Soir

Source Notre voie

Posté par rwandanews

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