Cela va sans dire, mais mieux en le disant et, si besoin, en le répétant : la Tunisie, l’Egypte et la Libye sont situées au nord d’un continent nommé Afrique. La preuve en est que ces trois pays traversés par des ‘révolutions’ sont membres de l’Union africaine (UA), organisation continentale actuellement désorientée au point qu’oubliant peut-être ces évidences géographiques, elle ne semble concernée que de loin par les mouvements en cours. Lire la suite l’article

Le panafricanisme tomberait-il en panne aux premiers signes d’orage ? L’Union africaine aurait-elle oublié que Mouammar Kadhafi a assuré sa présidence tournante jusqu’à l’an passé, charmé à un point tel par cette fonction qu’il a pratiquement fallu la lui faire lâcher de force ? Celui qui s’était fait sacrer ‘Roi des rois africains’ et nourrissait l’espoir fou de jouer de son influence sur 1 milliard d’Africains à coups de pétrodollars n’en est plus à ces considérations, il est vrai. Mais en quarante et une années de règne à Tripoli, combien de responsables africains, de chefs de guérillas diverses et variées a-t-il reçu sous la tente pour entendre leurs multiples demandes ?

Ce lourd silence aujourd’hui ne s’explique donc peut-être pas seulement par l’irritation suscitée par cette manie qu’a la jeunesse d’aimer les mêmes choses au même moment, à commencer par la contestation des pouvoirs. Il est vrai que l’Afrique a du souci à se faire de ce point de vue, car la mode va finir par prendre sous le Sahara. La première révolution avait eu lieu en Tunisie, pays du jasmin chéri des responsables politiques français à la mémoire sélective, et n’avait pas exacerbé les passions au sud de ce grand désert qui barre le continent. Mais l’Egypte et l’élan magnifique de la place Tahrir ont eu raison de la barrière de sable.

Les premiers à avoir tenté de se mettre dans le vent des révolutions auront été les opposants de Djibouti. Djibouti, où le président, Ismaël Omar Guelleh, vient de changer l’article de la Constitution limitant à deux le nombre des mandats présidentiels, ce qui lui permet de se présenter à l’élection d’avril. Djibouti, où dès le premier jour de manifestations, le 18 février, une vague d’arrestations a eu lieu au sein de l’opposition, dont les responsables ont été placés depuis en liberté provisoire mais n’en appellent pas moins à une nouvelle journée pour demander ‘un changement pacifique et démocratique’ du pouvoir, ‘à l’instar de la Tunisie’.… lire la suite de l’article sur Le Monde.fr

Posté par rwandaises.com