Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Balladur de 1993 à 1995. Ici, à

Le nouveau chef de la diplomatie était déjà au Quai d’Orsay lors du génocide du printemps 1994.

Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Balladur de 1993 à 1995. Ici, à l’Assemblée générale de l’Onu, en septembre 1994. (Gary Hershorn / Reuters)

Ministre vedette du remaniement, le remplaçant de MAM au Quai d’Orsay ne fait pas, malgré le concert de louanges de la majorité présidentielle, l’unanimité. Alain Juppé rappelle même «de mauvais souvenirs» au Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), à l’origine de plusieurs plaintes visant des auteurs présumés du génocide rwandais de 1994.

Juppé avait été ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de cohabitation d’Edouard Balladur, de 1993 à 1995. «De nombreux observateurs ou historiens ont suffisamment mis en cause le gouvernement français de l’époque pour son soutien diplomatique, financier et militaire à un régime aux abois qui commettait un génocide à la face du monde, dans l’indifférence de la communauté internationale», proteste le Collectif.

«L’homme qui revient aux Affaires étrangères de la France est un de ceux qui, mis en cause pour le soutien apporté à un régime génocidaire, n’a jamais éprouvé le moindre remord ni évoqué la moindre remise en cause de son action et de celle du gouvernement auquel il participait», déplore-t-il.

Environ 800.000 Tutsi et Hutu modérés ont été tués, selon l’Onu, lors du génocide du printemps 1994. L’ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait évoqué en 2008 une «faute politique» de la France lors du génocide. Alain Juppé avait alors très vivement répliqué, dénonçant les «amalgames de la repentance».

(Source AFP)

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