Drapeau de l'Union africaine.
Alors que la coalition de cinq armées occidentales lançait l’opération militaire en Libye le 20 mars le comité de l’Union africaine se réunissait dans la capitale mauritanienne. Dans son communiqué final, le comité ne rejette pas l’intervention contre la Libye, mais demande l’arrêt des hostilités et se pose comme le défenseur d’une ligne de dialogue. Mais ses membres n’iront pas à Tripoli ce dimanche pour effectuer une mission de médiation. Ils n’ont pas reçu l’autorisation, affirment-ils, de se rendre dans la capitale libyenne.

Le 10 mars le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait rejeté toute intervention militaire étrangère en Libye, mandatant les comités ad hoc pour proposer une solution à la crise. Mais le 19 mars, au moment où le comité se réunissait à Nouakchott, les premiers raids occidentaux touchaient la Libye dans le cadre de la résolution 1973 de l’ONU, votée notamment par trois pays membres de l’Union africaine. Une réalité, à laquelle il a fallu se conformer.

Le 19 mars, le comité a donc pris acte de la mise en œuvre de la résolution, et affirmé vouloir agir de façon complémentaire avec elle. En parallèle de l’action militaire, le comité entend être le champion d’ « une solution pacifique dans un cadre africain ». Le comité a ainsi appelé les deux parties à un cessez-le-feu immédiat mais aussi à l’organisation d’une série de consultations.

Les autorités libyennes et le Conseil national de transition sont conviés à une rencontre pour négocier une sortie de crise. La commission de l’Union africaine est invitée à réunir le 25 mas prochain à Addis-Abeba, les représentants de la Ligue arabe, de l’Organisation de la conférence islamique, de l’Union européenne et des Nations unies. Le comité souhaite également l’organisation d’une consultation régionale aves les pays voisins de la Libye.

Dès la sortie de la réunion, plusieurs observateurs ont émis des doutes sur les chances

Pour aller plus loin

de succès d’un processus diplomatique qui s’annonce long et difficile au moment où sur place, les combats s’accentuent et les déclarations antagonistes des deux camps se multiplient. Première déconvenue pour le comité, l’autorisation de vol nécessaire pour se rendre en Libye lundi 21 mars pour rencontrer les deux parties ne lui a pas été accordée.

Mohamed Anako, ancien Haut commissaire à la restauration de la paix au Niger

Je vois déjà la Libye sur le chemin de l’Irak, de l’Afghanistan. Il y aura une occupation de puissances étrangères en Libye. Et maintenant pour faire en sorte que les Libyens se retrouvent, se réconcilient, ça prendra des années.

Que pensent les pays africains de l’intervention militaire en Libye ?
On sait que le comité de l’Union africaine a rejeté « toute intervention militaire quelle qu’en soit la forme ». Pour Mohamed Anako, ces opérations pourraient aussi avoir de graves repercussions dans la région, en premier lieu sur les voisins de la Libye.
Ce touareg, ancien Haut commissaire à la restauration de la paix au Niger, n’hésite pas à parler « d’un nouvel Irak ».

20/03/2011 par Charlotte Idrac

http://www.rfi.fr/afrique/20110320-L’union(africaine-lance-appel-arrêt-hostilités -libye

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