Le Royaume des Pays-Bas peut apporter son expertise à la République démocratique du Congo dans l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu. L’ambassadeur hollandais en RDC l’a déclaré à l’ouverture de l’atelier national sur la promotion des énergies renouvelables en République démocratique du Congo, organisé du mercredi 30 au jeudi 31 mars 2011, à Kinshasa.

Pendant qu’il intervenait sur «la grande expérience» que connaît son pays dans l’utilisation des énergies renouvelables, le diplomate hollandais a confié que le Royaume des Pays-Bas compte également plusieurs experts pour l’exploitation du gaz méthane.

L’occasion faisant le larron, il a lancé un appel de pied à l’endroit des autorités congolaises du secteur en leur assurant que le Royaume des Pays-Bas peut bien apporter son expertise à la RDC dans l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu.

Selon les experts du secteur, 50 milliards de m3 de méthane exploitable dorment sous 250 m d’eau au fond du lac Kivu. Cette manne énergétique, si elle était exploitée, donnerait sans doute à la République démocratique du Congo une source d’énergie lui permettant de répondre à ses projets de développement surtout en milieux ruraux.

En juillet 2009, la République démocratique du Congo et le Rwanda, ont signe à Kinshasa, un avenant pour l’exploitation commune du gaz méthane du lac Kivu d’une capacité de 200 mégawatts.

Les deux pays ont convenu de se partager 100 mégawatts chacun pour résoudre le déficit en électricité dans cette partie de la Région des Grands Lacs.

C’est dans ce contexte que les experts congolais et rwandais ont dernièrement échangé sur l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu. Ils se sont apprêtés à cet exercice au cours d’un atelier organisé, en février 2011, à Gisenyi, au Rwanda.

Les assises ont été une occasion pour les délégués de deux pays de réfléchir sur les mécanismes d’extraction du gaz méthane contenu dans le lac Kivu, sans mettre en danger l’environnement immédiat.

Le directeur général de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) Kacho Karume, avait saisi cette occasion pour appeler les autorités provinciales du Nord-Kivu à s’approprier ce projet.

« La RDC traîne encore les pas au niveau politique et au niveau financier. Parce qu’il y a des accords qui ont été signés, mais la matérialisation pose toujours problème », avait-il déploré.

En effet, la Banque mondiale avait alloué, vers fin 2009, un montant de 3 millions de dollars américains pour le dégazage du Lac Kabundo, situé au Nord du Lac Kivu.

Cependant, sur le terrain, presque deux ans après, rien n’est encore effectif. Le ministre de l’Environnement, José Endundo avait indiqué, en 2010 que la procédure de décaissement de fonds suivait son cours.

Il avait aussi émis le vœu de voir démarrer le projet de dégazage du lac Kivu le plus rapidement possible pour l’intérêt de la population de cette partie de la RDC.

Selon Kacho Karume, le Rwanda a déjà exploité 11 millions de KW depuis le lancement de ce projet à Kibuye, alors que du côté de la RDC, rien n’est encore fait.

D’après la même source, d’ici mai 2012, le Rwanda compte encore exploiter 25 Mégawatts.

Pour le directeur de l’OVG, la RDC devrait commencer aussi à exploiter sa plateforme.

Selon les experts, les réserves en gaz naturel du lac Kivu sont évaluées à environ 300 millions de mètres cube. Ce qui pourrait garantir de l’énergie à au moins 2 millions de riverains du lac, sur au moins 50 ans.

 

LUDI CARDOSO
Kinshasa, 2/04/2011 (LP/MCN, via mediacongo.net)

Posté par rwandanews