Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Étonnant message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la dix-septième commémoration « du génocide au Rwanda », le 7 avril prochain. Il est choquant de constater que, dans ce communiqué officiel de l’ONU, pas une seule fois les victimes (les Tutsi et les Hutu modérés) ne sont nommées. Comme d’ailleurs ne le sont pas les bourreaux hutu. « L’apaisement, la réconciliation et la reconstruction » passent-ils par une amnésie collective ? Lorsqu’ils traitent du génocide des Tutsi, certains utilisent le terme simplificateur de « génocide rwandais ». On ne s’attendait pas à ce que l’ONU encourage ainsi ceux qui, depuis 1994, tentent de minimiser les faits : l’expression « génocide rwandais » réhabilite en effet le négationnisme et son double génocide (celui des Tutsi par les Hutu et des Hutu par les Tutsi). C’est aussi la thèse d’autres négationnistes qui justifient le crime des Jeunes-Turcs contre le peuple arménien par des crimes d’Arméniens contre des Turcs. « La prévention du génocide est une responsabilité à la fois individuelle et collective. La seule façon de véritablement honorer la mémoire de ceux qui ont péri au Rwanda il y a 17 ans est de faire en sorte que jamais plus rien de tel ne puisse survenir » conclut Ban Ki-moon. Ne sait-il pas que le négationnisme, qui encourage de nouveaux génocides, se combat par la rigueur des mots d’histoire ? Le Collectif VAN vous présente ce Communiqué de Presse publié le 29 mars 2011.

ONU

Communiqué de Presse

29/03/2011

Secrétaire général

« La seule manière d’honorer la mémoire des victimes du génocide rwandais est de faire en sorte que jamais plus rien de tel ne puisse survenir »

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la dix-septième commémoration du génocide au Rwanda, le 7 avril:

Aujourd’hui, nous honorons la mémoire de plus de 800 000 personnes assassinées lors du génocide au Rwanda, en 1994. Nos pensées vont également aux survivants auxquels est revenue la tâche de reconstruire des communautés brisées et une nation tout entière. En ce jour du souvenir, il convient de rendre un hommage particulier au peuple et au Gouvernement rwandais qui ont travaillé avec courage et dignité à la reconstruction du pays en surmontant les traumatismes engendrés par cet atroce moment de l’histoire. Je les encourage à continuer de promouvoir l’ouverture et le dialogue nécessaires à l’apaisement, à la réconciliation et à la reconstruction.

L’Organisation des Nations Unies est résolue à empêcher que de telles tragédies se reproduisent. La communauté internationale a reconnu son échec à venir en aide à la population rwandaise et à protéger les victimes des guerres dans les Balkans, ce qui l’a conduite à adhérer au principe de la responsabilité de protéger lors du Sommet mondial de 2005. Les mesures récentes prises par le Conseil de sécurité face à la crise libyenne, notamment l’adoption des résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011), dénotent une avancée considérable à cet égard.

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda, la Cour pénale internationale et d’autres tribunaux internationaux expriment très clairement que le monde ne saurait tolérer que de graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international restent impunies. Mes conseillers spéciaux pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger suivent de près les événements mondiaux afin de déceler les signes avant-coureurs de tout risque. Notre vigilance ne doit jamais cesser de s’exercer.

Le Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs de 2006 inclut un protocole sur la prévention et la répression du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. J’encourage tous les pays de la région des Grands Lacs à le mettre pleinement en œuvre. Je les engage également à arrêter et à poursuivre, dans les plus brefs délais, les coupables du génocide de 1994 toujours en fuite, notamment M. Félicien Kabuga.

La prévention du génocide est une responsabilité à la fois individuelle et collective. Les survivants du génocide au Rwanda nous ont mis face à la réalité hideuse d’une tragédie qui aurait pu être évitée. La seule façon de véritablement honorer la mémoire de ceux qui ont péri au Rwanda il y a 17 ans est de faire en sorte que jamais plus rien de tel ne puisse survenir.

Source/Lien : ONU

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=53025

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