République démocratique du Congo - Le viol utilisé comme arme de guerreSoeur Marie Bernard Alima, missionnaire au congo,le lundi 4 avril 2011, au Diocèse de Québec.

© Agence QMI / Stevens Leblanc

QUÉBEC – L’extraction illégale de colta n dans les mines de la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC) perpétue un climat de terreur dont l’arme principale est le viol des femmes.

Chaque téléphone cellulaire ou ordinateur portable vendu sur la planète renferme du coltan. La RDC fournit à elle seule près de 80 % de la demande mondiale de ce minerai indispensable à la fabrication de composantes électroniques.

Avec l’explosion des technologies de l’information, le développement des mines de coltan s’est fait dans l’anarchie la plus totale. Pour dominer et terroriser les populations, des groupes armés, financés par des multinationales sans scrupule, ont recours au viol des femmes.

Selon l’Organisation des Nations unies, près de 1000 cas de violence sexuelle étaient rapportés chaque semaine dans cette partie du pays avant les élections de 2006.

Même si les autorités notent une certaine amélioration, la situation demeure extrêmement préoccupante. La République démocratique du Congo continue en effet d’être le théâtre de luttes armées pour le contrôle des immenses richesses minières que recèle le pays. Cette guerre a fait plus de cinq millions de morts jusqu’à présent.

«Le nombre de viols diminue, mais, malheureusement, ça ne disparaît pas parce que les jeunes qui ont pris les armes ont intériorisé cette tactique-là pour dominer. C’est ça qui est grave», a dénoncé sœur Marie Bernard Alima, qui œuvre auprès des communautés touchées par ce fléau.

Les enfants du viol

Les régions les plus touchées sont les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, situées à l’extrême est du pays, à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda.

«C’est vraiment dangereux dans certaines zones à cause de l’instabilité qui règne avec toute cette jeunesse qui ne travaille pas.»

La RDC a une population de 70 millions d’habitants dont la moitié a moins de 20 ans. Le sort des enfants issus de viols inquiète. Sœur Alima parle d’une «bombe à retardement». Rejetés par la communauté, ils rassemblent leurs forces pour former de redoutables gangs armés qui violent les femmes à leur tour.

Une guerre économique

Les efforts du gouvernement en place pour tenter de contrôler l’exploitation illégale des richesses naturelles connaissent des ratés. Pour faire cesser ces atrocités, sœur Alima et Mgr Nicolas Djomo, de passage à Québec, lundi, veulent attirer l’attention de la communauté internationale sur ce pays qui n’a connu que la répression.

 

http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2011/04/20110404-212146.html

Posté par rwandaises.com