L’Ambassadeur des Pays-Bas, à la tête d’une délégation d’au moins dix personnes, a rendu visite à une célèbre rwandaise: Mme Ingabire Victoire, ex-prétendante à l’election présidentielle du Rwanda en 2010, aujourd’hui prisonnière à Kigali. Madame Ingabire est accusée principalement de divisionnisme. La justice l’accuse également d’activités terroristes et se dit entrain de réunir des preuves tout en affirmant que celles déjà à sa disposition sont accablantes. Quelle aide peut apporter l’ambassadeur batave à son ex-compatriote ? En effet, la Constitution Rwandaise autorise la double nationalité à tous les citoyens rwandais, sauf au prétendants à l’élection pésidentielle.
Voici ce que nous écrivions à madame Ingabire, en septembre 2009, quand elle s’apprêtait à rentrer au Rwanda.
Madame Victoire Ingabire
Depuis plusieurs années, Madame Victoire Ingabire, Néerlandaise d’origine rwandaise, a oublié de faire valoir ses droits civiques rwandais. Elle a quitté le Rwanda, dit-elle, en 1993. Elle n’y a plus jamais remis les pieds. Et pour cause, dans l’une de ses nombreuses interviews de pré-campagne pour les Présidentielles ’10, elle se prétend « éxilée ».
Plusieurs interrogations s’imposent à propos à la candidate Madame Ingabire Victoire:
1. Que sait-elle du Rwanda, elle qui en a été absente depuis plus de 16 ans?
Un enquêteur, qu’il soit journaliste, policier, juge ou détective professionnel, n’est pas crédible, s’il prétend que les interrogations essentielles de l’enquêteur (qui, où, quoi, quels protagonistes, etc…) n’ont aucune importance. Cet enquêteur n’aurait aucune crédibilité auprès de ses confrères ou de quelqu’un de bon sens.
Monsieur Péan a écrit sur le Rwanda, (sans y avoir jamais posé un pied), depuis Paris,… et depuis son « traitement de texte ». Il dit qu’il « connaît le Rwanda et l’Afrique parce qu’il est allé un jour au Burkina-Faso » ! Quand Péan parle du Rwanda sans avoir eu l’occasion d’entendre les Rwandais qui parlent le kinyarwarwanda, il n’est qu’un romancier de mauvais talent.
Quand un enquêteur français appelé « juge d’instruction » ne veut pas se rendre sur le lieu du crime qu’il instruit, parce que,croit-il, son enquête n’ a pas besoin de « voir » le lieu du crime », on appelle cela une enquête à la « Bruguière ».
Parce que ce juge original n’a pas besoin de procéder comme le lui prescrit les nombreux codes qu’il est censé observer et respecter. Monsieur Bruguère a juste eu besoin de conviction personnelle et de sens politique. (lire un excellent article sur le juge sur le blog « ka gatama »)
Si Madame Ingabire a vu, après plus de 16 ans d’absence, le Rwanda, depuis la Hollande, comme Péan a vu les Rwandais menteurs depuis Paris et Wagadugu, comme le même magistrat du terrorisme français a vu l’avion de Habyarimana depuis son bunker parisien, quelle crédibilité accorder à ce genre de « visionnaires » qui se moquent de leur profession? Madame, méfiez-vous de mauvais maîtres et incompétents conseillers.
Aucun des trois personnages cités plus haut n’a vu le génocide des Batutsi. Aucun des trois ne peut nous expliquer la différence entre un « muhutu » et un « mututsi ». Aucun des trois n’a vu l’avancée extraordinaire des institutions rwandaises en matière de citoyenneté pendant les 16 ans dernières années. Aucun des trois n’ a vu le développement économique et la fulgurante croissance du Rwanda depuis la catastrophe de 1994. En fait, pour Péan, le juge Bruguière et Ingabire, refuser de voir de ses propres yeux, c’est à dire constater, est une preuve de perspicacité.
Quand Ingabire parle du Rwanda qu’elle n’ a pas visité depuis plus de seize ans, elle se permet la même chose que les prétendus « juge » et « journaliste » cités plus-haut. Son taux de mélanine plus élevé que chez ses maîtres ne peuvent la dispenser de réfléchir. Elle devrait penser que son pays n’est pas une marchandise.
2. Madame Ingabire, ignore-t-elle la loi rwandaise?
Où vivez-vous, Madame Ingabire, pour ne pas savoir que la loi rwandaise punit ceux qui prônent la division ethnique? que ceux qui, comme à Amsterdam en 2007, se demandent « comment 85% ont été vaincus par 15% », sont poursuivis pour divisionnisme ethnique ?
3. Madame Ingabire reconnaît-elle que les Batutsi ont été massacrés à volonté par les deux républiques, parce qu’ils étaient Batutsi?
Madame Ingabire reconnaît-elle que les régimes Kayibanda (1960-1973) et Habyarimana(1973-1994) ont mené le Rwanda au génocide perpétré contre les Batutsi de 1959 à1994 ?
4. Gusebya uRwanda uli hanze!
Gusebya [=dire du mal (male-dicere : maudire)]. Dire du mal, depuis l’étranger, de l’Etat Rwandais, de la Nation Rwandaise, de ses Institutions, de ses Représentants, est ce bien raisonnable? Est-ce innocent ? Ne pourrait-on pas penser qu’une pseudo-rwandaise, amoureuse de l’ancien régime, qui ne cache pas son ethnisme, soit traitée comme elle le mérite, selon les lois rwandaises?
Les USA, la France, Le UK, la Chine et le Rwanda, etc… pratiquent tous ce qu’on appelle » le pouvoir discrétionnaire » en matière de délivrance de papiers officiels, y compris en matière de visas et de passeports. Est-ce raisonnable d’être si déraisonnable? Chaque pays a ses lois.
CONCLUSIONS
Chère Madame Ingabie,
a. Si vous acceptez d’aller voir le Rwanda, avec son développement économique, social et le bienfait de ses institutions,
b. Si vous condamnez les divisions ethniques pronées par les régimes Kayibanda et Habyarimana,
c. Si vous reconnaissez que, pendant 35 ans, Kayibanda et Habyarimana n’ont eu d’autre souci que de massacrer des Batutsi et d’éliminer une grande populatin rwandaise,
d. Si vous cessez de dire du mal du Rwanda,
Alors, Madame, vous êtes digne et prête pour la Présidentielle 2010 Rwanda.
Fait à Lille, le 09.09.09
Serama Gabriel
Posté par rwandaises.com