Session d'un tribunal "gacaca", en mars 2004, à Kigali : créés en 2003, ces tribunaux populaires traditionnels ont déjà jugé quelque 800 000 personnes accusées d'avoir participé au génocide de 1994.

Les juridictions populaires rwandaises chargées de juger la grande majorité des auteurs présumés du génocide des Tutsis de 1994 finiront leurs travaux en décembre, a annoncé le ministre de la justice rwandais, Tharcisse Karugarama. « Un rapport final sera bouclé en décembre et ce chapitre des gacaca sera officiellement déclaré clos », selon un communiqué du ministre de la justice, diffusé vendredi sur le site officiel du gouvernement rwandais.

La fin du travail de ces juridictions populaires avait été plusieurs fois reportée en raison de la complexité de certaines affaires, de nombreux recours et de la découverte de nouveaux faits. Selon le Service national des juridictions gacaca (SNJG), un organe étatique chargé de la coordination et du suivi de l’activité de ces juridictions, il restait encore quatre-vingt-dix-sept dossiers à traiter début mai, ces dossiers devant être jugés d’ici juillet.

« Les gacaca ont permis aux proches des suspects de génocide de s’asseoir avec les survivants pour juger, de façon équitable, ceux qui ont commis ces crimes, se félicite le ministre. Avec les gacaca, nous avons pu juger jusqu’à 1,4 million de dossiers, une grande réalisation qui aurait été impossible autrement », affirme le responsable rwandais. « Il y a eu des peines d’emprisonnement allant de cinq à dix ans, des peines de perpétuité totalisant 5 à 8 % des verdicts et des acquittements totalisant 20 à 30 % », a-t-il détaillé.

LES PLANIFICATEURS JUGÉS DEVANT LES TRIBUNAUX CLASSIQUES

Des gacaca pilotes ont été mises en place dès 2001, mais c’est en mars 2005 que les premiers procès devant les gacaca ont démarré dans cent six juridictions pilotes, avant de s’étendre à l’ensemble du territoire. Les gacaca sont compétentes pour juger tous les auteurs présumés du génocide, à l’exception des planificateurs aux niveaux national et préfectoral, relevant de la compétence des tribunaux classiques.

Bénévoles, les juges gacaca ne sont pas des magistrats professionnels mais des personnes réputées intègres, élues au sein de la communauté. Certains d’entre eux ont cependant eux-mêmes été accusés de génocide, puis jugés et condamnés ou acquittés. D’autres encore ont été surpris en flagrant délit de corruption par des accusés ou des membres de leur famille.

 

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Posté par rwandaises.com