Paul Kagame et le général américain Wald, commandant adjoint de l’Etat-major du commandement américain en Europe et son équipe à Kigali en juillet 2004
Paul Kagame et le général américain Charles F. Wald, commandant adjoint de l’Etat-major du commandement américain en Europe et son équipe à Kigali en juillet 2004.

Le Rwanda est un des rares pays africains qui occupe une place de choix dans les centres de décisions du monde. Des organisations internationales en passant par des missions de maintien de la paix, le Rwanda a un siège dans l’arène des grands de ce monde. Sur le plan régional, il n’est pas en reste. Il est l’épicentre de la géopolitique des pays des Grands-Lacs.

Sur le plan international, les cadres rwandais ont fait une percée vertigineuse. La Rwandaise Valentine Sendanyoye Rugwabiza est un des quatre Directeurs généraux adjoints de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Elle seconde à ce titre le français Pascal Lamy, Directeur général de l’OMC. Madame Rugwabiza a été désignée à ce poste le 1er octobre 2005 alors qu’elle était Représentante permanente du Rwanda auprès de l’ONU à Genève et Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire en Suisse. Son second mandat a été renouvelé pour quatre ans à partir du 1er septembre 2009.

L’OMC est un lieu où les gouvernements négocient des accords commerciaux, où ils règlent leurs différends commerciaux. Le Rwanda ne représente pas grand-chose dans le commerce mondial, mais il joue un rôle capital dans un lieu où se décident les enjeux du commerce mondial.

Depuis 2005, Donald Kaberuka, ancien ministre des Finances et du Plan du Rwanda, est à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD). Son élection n’a pas été facile car il a fallu plusieurs tours pour départager les candidats en lice. Après son mandat de cinq ans, il a été réélu pour un second mandat à la tête de cette principale institution financière du continent africain. Cette banque compte 77 pays membres composé de 53 pays africains et 24 pays d’Amérique du Nord et du Sud, d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient, qui détiennent à eux seuls presque 40 % des actions et pèsent donc lourdement sur le vote.

Une autre Rwandaise, Mbaranga Gasarabwe a été nommée à l’ONU, en avril 2011, comme sous-secrétaire générale à la sûreté et à la sécurité. Le communiqué du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, précise qu’à ce poste, Mbaranga Gasarabwe sera chargée du renforcement de la gestion quotidienne et interne de ce Département.

Au niveau européen, le chirurgien ophtalmologiste d’origine rwandaise, Placide Kalisa, a été élu Président du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX) en février 2011. Sur plus de 60 ans d’existence de l’association, le Dr Placide Kalisa est le premier président noir, d’origine subsaharienne, à assumer cette fonction.

Depuis 2007 l’armée rwandaise a un contingent estimé à 2.000 soldats dans les Forces de maintien de la paix au Darfour sur un total de 7.000 hommes déployés dans cette région du Soudan. Le Gén. Maj. Karenzi Karake, avait été nommé commandant adjoint de cette force hybride de l’ONU et de l’Union Africaine (MINUAD). Rappelé, il fut remplacé par son collègue, le général de corps d’armée Patrick Nyamvumba qui fut nommé en juillet 2009, par décision conjointe du Secrétaire général des Nations-Unies et du Président de la Commission de l’Union africaine, Commandant de la MINUAD, en remplacement du général Martin Luther Agwai, du Nigéria.

En avril 2011, le conseiller spécial US pour le Darfour et le ministre de la défense rwandais ont convenu à Kigali que le Rwanda va envoyer 4 hélicoptères de combat auprès de l’UNAMID (Mission des Nations Unies au Darfour) afin de renforcer les opérations de maintien de la paix dans cette région.

Toujours au sujet du Soudan, le Rwanda va encore jouer un grand rôle quand le sud de ce pays va avoir son indépendance en juillet de cette année. A l’occasion de la visite de cet émissaire américain, le Rwanda s’est dit prêt à envoyer un bataillon pour assurer des missions de sécurité dans ce pays africain nouveau-né.

L’ONU a encore sollicité le Rwanda qui a envoyé, en mars de cette année, 120 policiers en Haïti pour intégrer la police onusienne (UNPOL), dans le cadre de la MINUSTAH, mission de maintien de la paix de l’ONU en Haïti.

Sur le plan régional, le Rwanda se positionne en leader des pays limitrophes. Au Burundi, le président Nkurunziza a Pau Kagame comme mentor. En RDC, le Rwanda y garde une influence prépondérante. Il occupe encore le Kivu par ses hommes de paille interposés et à Kinshansa, Joseph Kabila reste sous l’emprise de ses anciens chefs militaires que sont les généraux James Kabarebe et Paul Kagame.

Par calcul, le Rwanda a remplacé le français par l’anglais. Les puissances anglo-saxonnes pèsent plus lourd que la France et les pays francophones dans la conduite des affaires mondiales.

Toujours au niveau régional, le docteur Richard Sezibera, ministre rwandais de la Santé, vient de succéder au Tanzanien Juma Mwapachu, à la tête de l’East African Community (EAC). La nomination de ce Rwandais, en avril 2011, a été marquée par une vive polémique entre les Etats membres, certains considérant que ce pays n’avait pas suffisamment d’ancienneté au sein de l’organisation. Mais le Rwanda a eu le dessus.

Contre toute attente, en 2010, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a choisi Paul Kagame et le premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero pour co-diriger le programme « Objectifs du Millénaire pour le Développement » (OMD) qui a pour but de réduire l’extrême pauvreté dans le monde d’ici 2015. Le Rwanda représente ainsi tous les pays en voie de développement dans ce programme colossal.

Paul Kagame est le produit du président ougandais Yoweri Museveni, dont l’étoile commence à pâlir après 25 ans de règne. Paul Kagame est donc choisi avec l’appui du monde anglo-saxon pour assurer la relève.

Selon les révélations du  site Wikileaks, Olusegun Obasanjo, émissaire des Nations-Unies en République Démocratique du Congo en 2008 durant la crise de la rébellion dirigée par Laurent Nkunda, aurait dit que Joseph Kabila n’est pas apte à diriger un grand pays comme le Congo et qu’au contraire, il voit en Paul Kagame l’homme parfait pour cette tâche. Il s’entretenait alors avec l’ambassadrice américaine auprès des Nations-Unies le 10 octobre 2009.

Tous ces faits sont troublants. En effet, faute de légitimité intérieure, le président Paul Kagame a vendu son âme aux puissances anglo-saxonnes et il investit toute son énergie à soigner son image à l’extérieur du pays souvent avec de grosses sommes d’argent allouées aux sociétés de lobbying. Il fait passer des intérêts étrangers à ceux des Rwandais. Il érige des « villages Potemkine » afin de masquer la misère dans laquelle végète la population.

Par ailleurs, ces cadres rwandais ne peuvent que rouler, pour la plupart, pour ces super-puissances qui ont des fois donné un coup de pouce pour leur recrutement. En retour, ils leur servent d’yeux et d’oreilles pour la conduite des affaires du monde.

EdA Press

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