C’est le premier procès organisé selon les dispositions du Code allemand sur les crimes violant le droit international, introduit en juin 2002.
Le chef de la rébellion rwandaise hutu (FDLR) Ignace Murwanashyaka et son adjoint Straton Musoni comparaissent à partir de mercredi devant un tribunal allemand qui les juge pour crime contre l’humanité et crime de guerre.
Ils sont accusés devant une cour spéciale à Stuttgart (sud-ouest) de diriger « une organisation terroriste » et d’avoir piloté à distance de multiples exactions commises par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en 2008 et 2009 contre des centaines de civils dans l’est de la République Démocratique du Congo où elles sont basées: plus de 200 meurtres, de très nombreux viols, pillages et incendies de village, le recrutement d’enfants-soldats…
Recherché par Kigali, objet de sanctions de l’ONU, dénoncé par l’UE et des ONG, Murwanashyaka, 47 ans, a été arrêté en novembre 2009 en Allemagne où il était arrivé en 1989 comme étudiant. Son adjoint Musoni, établi lui aussi en Allemagne, a été arrêté en même temps.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’était félicité que l’Allemagne ait décidé de traduire en justice ces deux chefs de guerre rwandais, répondant « aux appels répétés » de l’ONU. Ce procès peut selon lui contribuer à « la stabilisation » de lest de la RDCongo.
C’est le premier procès organisé selon les dispositions du Code allemand sur les crimes violant le droit international, introduit en juin 2002. Après l’Holocauste, l’Allemagne s’était dotée des moyens de punir le génocide. Le Code spécifique introduit en 2002, selon le principe de la compétence universelle, couvre toutes les atteintes au droit international, crimes de guerre et crimes contre l’humanité inclus.
Murwanashyaka avait déjà été arrêté en 2006 puis relâché. L’Allemagne avait refusé en 2008 de l’extrader vers le Rwanda, estimant qu’il n’y disposerait pas d’un procès équitable.
Les FDLR comptent entre 2.500 et 5.000 combattants hutus dans la région des Grands Lacs, selon les sources, où ils sont un facteur sérieux d’insécurité. Kigali en recherche certains pour leur rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994, qui a fait 800.000 morts selon l’ONU, majoritairement d’ethnie tutsi.
AFP
Mis en ligne le 04/05/2011
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