A la surprise générale le dernier sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA), qui s’est réuni à Addis-Abeba la semaine dernière, a demandé la fin des bombardements de l’Otan sur la Libye. L’institution panafricaine a indiqué que l’arrêt des bombardements est indispensable pour ouvrir la voie à une solution politique qu’elle a de nouveau défendue. Mais certains pays dont le Rwanda, auraient purement est simplement demandé le départ de Mouammar Kadhafi.

Un correspondant de l’agence de presse GABONEWS présent à Addis-Abeba lors de ce sommet extraordinaire, rapporte que l’ambiance était électrique et rappelait l’époque coloniale.

Certains diplomates ont même déclaré que la rencontre était « un véritable mercenariat politique sous le contrôle des faucons venus de Tripoli s’assurer que les obligés rempliraient leur part de contrat ». Ces propos font référence à l’attitude du Guide libyen, le Colonel Mouammar Kadhafi, habitué à s’assurer le soutien des leaders africains à coup de millions de dollars.

« Quand un pouvoir tue son propre peuple, cela nous concerne tous »

Au cours de ce sommet aux allures d’allégeance au frère guide, un des gros contributeurs de l’UA, l’ambiance se serait tendue quand plus de cinq pays qui seraient le Rwanda, la Gambie, le Gabon, l’Ethiopie et le Sénégal ont eu l’outrecuidance de demander le départ de Kadhafi, rapporte toujours le correspondant de GABONEWS.

Cette position du Rwanda n’étonnerait personne sachant que le président rwandais, Paul Kagame, a été le premier dirigeant africain à soutenir l’intervention occidentale (puis de l’OTAN) contre l’armée libyenne. Cette dernière avait décidé de mater dans le sang une population qui réclamait des changements politiques.

Conscient que l’intervention occidentale en Libye n’est peut-être pas totalement désintéressée, le président Kagame la trouve quand même justifiée. « Certes, je n’ignore pas l’argument classique du deux poids, deux mesures : Les Occidentaux et l’Otan interviennent là où ça les arrange et pas ailleurs. C’est sans doute exact. Mais cela étant dit, et même si cela relève du “double standard”, tout vaut mieux que de rester les bras croisés face à des massacres », a dit Kagame dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, mi-avril.

Plusieurs dirigeants africains avancent que ce qui se passe en Libye est une guerre civile, une affaire purement interne à laquelle les Américains, les Français et les Britanniques ne doivent pas se mêler. « Ce n’est pas mon opinion. Quand un pouvoir tue son peuple, cela nous concerne tous », a rétorqué Kagame dans son interview avec Jeune Afrique.

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Posté par rwandaises.com