Condé, Ouattara, Yayi et Issoufou chez Barack Obama ce vendredi (DR)

(AfriSCOOP Analyse) — En recevant ce 29 juillet à la Maison Blanche ses homologues Condé, Ouattara, Yayi et Issoufou, le président américain veut, visiblement, non seulement marquer des points en Afrique francophone, mais aussi donner des primes à la démocratie dans cette partie du continent noir. Que sont alors devenues les protections de Washington accordées à d’autres Etats dans la sphère francophone africaine comme le Gabon ou le Rwanda et comment doit-on les interpréter ?

 

Abo (Ali Bongo Ondimba) et Paul Kagamé, respectivement présidents du Gabon et du Rwanda ont reçu les honneurs de l’Etat américain ces dernières semaines, à la faveur de leurs visites (séparées) au pays des Yankees. Des séjours que leurs compatriotes (opposants à leur régime) vivant sur le sol du pays de l’Uncle Sam ont bruyamment décriés. Ces opposants ont voulu saisir l’occasion de ces visites d’Etat de P. Kagamé et d’Abo pour faire comprendre à l’opinion américaine et internationale que le Rwanda et le Gabon sont loin d’être des régimes démocratiques.

Des protestations qui n’ont visiblement pas ému Washington ou encore son département d’Etat qui s’occupe des affaires africaines, puisqu’aucune déclaration de rappel à l’ordre de Kigali ou de Libreville n’a été rendue publique à ce sujet. Les intérêts économiques et stratégiques de la première puissance militaire de la planète sont encore passés par là… De quoi ne pas étonner les partisans d’une démocratie juste sur le continent africain. Car, en juin 2009, à la faveur de la disparition du président Bongo père, Barack Obama en personne s’est tout simplement contenté de saluer sa constante disponibilité à trouver des solutions pacifiques à des conflits en Afrique. Aucune allusion n’a été par le président américain au côté dictatorial du défunt président qui régnait sur son pays depuis 1967 !!!

Concernant Kigali, l’année dernière, Washington a sans vergogne adressé ses félicitations au président Kagamé qui s’est fait royalement réélire pour un nouveau mandat de 7 ans, après avoir écarté par des procédures judiciaires ou la terreur ses principaux rivaux à ce scrutin. Autant de faits et gestes diplomatiques des Yankees qui montrent à suffisance que leur approche de la promotion de la démocratie en Afrique francophone est biaisée et à double vitesse.

Diplomatie : tout simplement

Certes, les hôtes de B. Hussein Obama ce 29 juillet 2011 ne sont pas tous issus de scrutins incontestables qui mériteraient d’être brandis comme des exemples à suivre en Afrique. Contrairement à ce que laissent croire l’hôte américain. Allusion aux présidentielles ivoirienne, béninoise et guinéenne. Mais, ces scrutins n’ont rien en commun avec les parodies électorales qui ont eu lieu au Gabon en 2009 et au Rwanda en 2010. Sans le dire explicitement, c’est donc un pied de nez que Washington fait au Gabon et au Rwanda qui sont loin d’êtres des membres mineurs de la sphère francophone en Afrique… La diplomatie se lit aussi entre les lignes.

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Posté par rwandanews