(1925-1961) écrivain et psychiatre français


Héros de la lutte anti-nazie et figure de proue du combat contre le colonialisme, Frantz Fanon naquit à Fort-de-France en Martinique dans un milieu aisé. Enfant illégitime d’un couple «sang mêlé», il fut en outre marqué par le fait qu’il était le plus noir des huit enfants de sa famille. Entre 1939 et 1943, il poursuit ses études au lycée Schoelcher où enseigne Aimé Césaire. Puis, hostile à la politique du maréchal Pétain, il se rend à Dominique pour rallier les Forces françaises libres de la région caraïbe. En 47, il s’inscrit à la faculté de médecine de Lyon et se spécialise en psychiatrie. C’est alors qu’il s’engage dans la rédaction de sa thèse, Peau noire, masques blancs, qui est publiée en 1952, l’année où il se retrouve à l’hôpital de Saint-Alban. Là, formé par François Tosquelles, il s’inscrit dans le grand courant de la psychothérapie institutionnelle, né en France avec la lutte anti-nazie. En 1953, il est nommé médecin-chef de l’hôpital de Blida en Algérie où il passera trois ans à soigner des malades mentaux dans le contexte de la guerre de libération nationale. Proche du Front de Libération Nationale (FLN) dont il deviendra membre en 1957, Fanon démissionne de son poste de médecin-chef en 1956 pour se rendre à Tunis et s’engager plus avant dans le combat. En 1960, au moment où il rédige son grand livre, Les Damnés de la Terre, le plus beau manifeste de la révolte anticoloniale, il se sait atteint d’une leucémie. Il meurt en décembre 1961 dans un hôpital de Washington, convaincu du caractère inéluctable de l’indépendance pour laquelle il a tant lutté.

L’OEUVRE DE FRANTZ FANON

Les mains parallèles. L’oeil se noie. La conspiration, pièces de théâtre inédites, 1949/50.

« Peau Noire, Masques Blancs ». éditions du Seuil. 1952.

Introduction aux troubles de la sexualité chez les Nord-Africains (en collaboration avec les docteurs J. Azoulay et F. Sanchez), manuscrit inédit, 1954/55.

Racisme et Culture, texte d’un exposé au premier Congrès des écrivains et artistes noirs à Paris, septembre 1956.

De nombreux articles dans El Moudjahid en 1957 et 1958, entre autres :

L’Algérie face aux tortionaires français. N°10

à propos d’un plaidoyer. N°12

Les intellectuels et les démocrates français devant la révolution algérienne. N°1/15/30

Aux Antilles, naissance d’une nation ? N°16

Le sang maghrébin ne coulera pas en vain. N°18

La farce qui change de camp.N°21

Décolonisation et indépendance. N°22

« L’An V de la Révolution algérienne ». éditions Maspero. 1959.

« Les Damnés de la Terre ». éditions Maspero. 1961.

« Pour la Révolution africaine ». éditions Maspero. 1964.

BIBLIOGRAPHIE

Stambouli, Friedj. 1967. « Frantz Fanon Face aux Problèmes de la Décolonisation et de la Construction Nationale ». Revue de l’Institut de Sociologie 1967 (2-3) 519-534.

Condé, Maryse (ed.). 1992. L’Héritage de Caliban Paris : éditions Jasor.

Condé, Maryse et Madeleine Cottenet-Hage (eds.). 1995. Penser la Créolité. Paris : éditions Karthala.

Duster, Troy et David Wellman. 1988. « Le Fantôme de Frantz Fanon ». Actes de la Recherche en Sciences Sociales 71 72 135-136.

O’Neill John. 1974. « Le Langage et la Décolonisation : Fanon et Freire ». Sociologie et Société 6(2) 53-55.