ABIDJAN — A force de se renforcer au fil des ans, l’entreprenariat Chine-Afrique devient une réalité. L’action de ces entreprises se situe dans plusieurs domaines, et leur caractère multisectoriel ne passe pas inaperçu.

Le problème de l’emploi se pose avec acuité en Afrique, ainsi que celui de la santé, de l’autosuffisance alimentaire, et de la lutte contre la pauvreté. De manière inexorable, les entreprises chinoises sont déterminées à améliorer les conditions de vie des populations africaines.

Les entreprises chinoises tentent ainsi d’apporter leur pierre à l’édifice, et nombre d’observateurs s’accordent à reconnaître que l’influence socio-économique de l’entreprenariat Chine-Afrique est irréfutable.

« Les Chinois sont très entreprenants. Que ce soit dans le secteur de la santé, le secteur du commerce ou de la logistique, l’on les y trouve et ils se donnent à fond », témoigne Christian Faye, ancien collaborateur d’un couple de diététiciens chinois, aujourd’hui rentrés au pays.

ENCOURAGER DES INITIATIVES

« La force de travail de mes anciens patrons m’a inspiré. Aujourd’hui, j’ai créé ma petite entreprise de friperie à Attingué (60 kms au nord d’Abidjan), et cela me permet de nourrir correctement ma famille », explique-t-il.

Christian Faye reconnaît ainsi que l’expérience acquise dans une entreprise chinoise a suscité en lui l’initiative de créer sa propre affaire, dont il se réjouit de l’incidence sociale et économique.

Mathias Kouamé, originaire de Yamoussoukro (centre), lui, se souvient d’un centre de production rizicole fondé et dirigé il y a plusieurs années de cela par un Chinois du nom de John Lee.

En vue de promouvoir la production du riz dans le pays, le premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny (il a dirigé le pays de 1960, date de l’indépendance du pays, à 1993, date de sa mort) avait instauré le projet « Yabra » qui avait installé des jeunes sur des parcelles cultivables pour pratiquer la riziculture.

Dans la mouvance de ce projet, John Lee, un ressortissant chinois, avait mis en place un centre de production rizicole doté de motoculteurs de plusieurs autres matériels agricoles performants.

L’expertise de John Lee s’est avérée utile, et son entreprise a été une opportunité pour plusieurs dizaines de jeunes en matière de création d’emplois, en matière de revenus et de création de richesses.

« Malheureusement, le manque de suivi du projet du président Félix Houphouët-Boigny et d’autres problèmes ont écourté les activités de John Lee », a-t-il déploré.

De l’avis de celui-ci, il convient toutefois de retenir que l’action de cette entreprise rizicole chinoise a eu durant son fonctionnement un impact positif dans le sens de la lutte contre le chômage et de la lutte contre la pauvreté.

BIEN-ETRE SOCIAL

Des entreprises chinoises se veulent également actives dans les domaines de la diététique et de la santé.

Assurément, les adeptes des produits relevant de ce domaine vont en nombre croissant.

Marie-Anne Zon, enseignante à Yopougon (ouest d’Abidjan), fait partie des inconditionnels des produits de diététique et de santé chinois.

« Depuis une dizaine d’année, j’utilise les compléments alimentaires, le thé chinois et des produits médicamenteux à base de plante. Ils me procurent beaucoup d’équilibre physique et sont efficaces », soutient-t-elle, précisant que toute sa famille a fini par la suivre dans son habitude sanitaire et diététique.

« Au-delà de ma personne, ces entreprises qui fabriquent ces produisent apportent leur contribution à la santé et au bien-être des populations », ajoute Mlle Zon.

Pour celle-ci, l’installation d’entreprise de ventes de produits chinois a été profitable notamment pour les plus modestes, en ce sens que l’effet escompté est atteint à des coûts sont généralement accessibles.

L’EXEMPLE DE ZENITH PLASTICS

Le secteur de l’industrie de transformation ne demeure pas en reste des initiatives chinoises en Afrique.

C’est l’exemple de la société Zenith Plastics, située à la zone industrielle de Yopougon, à l’ouest d’Abidjan.

Dans le secteur, cette entreprise bien connue est communément appelée « la société des Chinois ».

Zenith Plastics qui a démarré ses activités en Côte d’Ivoire en 1982, est dirigé par Lee Kam Chuen.

Depuis l’implantation de la structure, celui-ci s’est donné pour ambition de dynamiser, d’accroître et de diversifier la production de Zenith plastics.

Cette société spécialisée dans la production de chaussures en plastique fabrique aussi des bols en plastique.

PLUSIEURS OPPORTUNITES D’EMPLOIS

Selon le chef du personnel de cette entreprise, Philippe Afesuku (un Africain), Zenith Plastics comptait plus de 200 employés embauchés et 70 contractuels.

« Aujourd’hui, elle compte environ 150 employés locaux. Mais il faut dire que nous avons un personnel employé dans la sous-traitance avec notre entreprise. Ceci fait environ 600 travailleurs au total », confie M. Afesuku, précisant qu’en plus des Chinois, des Mauriciens et des Philippins figurent parmi le personnel expatrié dont le nombre s’élève à 13.

« L’atmosphère est familiale, » fait remarquer le chef du personnel, visiblement satisfait.

A en croire celui-ci, Zenith Plastics tente d’influencer positivement le quotidien des populations en fournissant des sandales à moindre coût et de bonne qualité.

« La marque Zenith est recherchée », indique-t–il, soutenant que c’est une fierté de pouvoir mettre des chaussures à la portée de tous.

Philippe Afusuku est entré comme employé à Zenith Plastics en 1998. Après 13 ans passés au sein de l’entreprise, il avoue qu’il se sent bien.

Comme plusieurs autres de ses collaborateurs, il gagne sa vie au moyen de son travail au sein de la société.

« La discrétion est de mise ici. J’aime l’esprit de travail qui prévaut et qui ne fait pas de distinction », confie-t-il.

RIGUEUR ET TRAVAIL

Invité à jeter un regard sur la Chine, le pays d’origine de son employeur, Philippe énonce que la Chine est un peuple travailleur.

« Ils sont bien organisés, rigoureux dans le travail », déclare-t-il, ajoutant à cela l’humilité qui selon lui habite les responsables de l’entreprise.

Pour la petite histoire, des travailleurs qui avaient une faible production ici et qui sont partis ailleurs sont considérés là où ils sont allés comme de bons travailleurs.

De l’avis de Philippe, au-delà de la rigueur l’action sociale prime au sein de cette société chinoise.

« Je me souviens qu’un employé devait être renvoyé pour faute grave. Mais le patron Lee a eu pitié de lui en apprenant qu’il a une famille à charge et que sa famille qui comptait sur lui allait rester dans la misère si on le renvoyait. Il a donc préféré qu’on donne une sanction disciplinaire à cet employé qui a par la suite repris le travail », évoque-t-il.

Par Mohy DESIRE, WU Changrong

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Posté par rwandaises.com