Les doutes et les questions sur son âge, son état de santé voire ses aptitudes intellectuelles, ne sont plus de mise: rentrant d’une tournée au Katanga, le fief du président sortant, Etienne Tshisekedi, le vieil opposant à Mobutu puis à Kabila, a fait le plein du stade des Martyrs et, à son arrivée à l’aéroport, a été accueilli par une foule que le quotidien “le Potentiel ” évalue à des millions de personnes”. Alors qu’auparavant, il assurait qu’il était certain de l’emporter dans dix des onse provinces de la RDC, au Katanga Tshisekedi est allé plus loin: il a promis de l’emporter avec 100% des voix! Un score plus que soviétique…
Au delà des rotomondades, le score que fera le vieil opposant représente déjà la plus grande inconnue du scrutin présidentiel à un tour qui se tiendra le 28 novembre prochain et sera associé aux élections législatives, l’assemblée ayant approuvé l’annexe à la loi électorale portant sur la répartition des sièges par circonscription électorale. Il apparaît en effet que les Congolais ont la mémoire longue et qu’ils se souviennent toujours du duel qui mit aux prises le “Sphynx de Limete” avec le président Mobutu tout au long des années 80 et 90.
Dans un tel contexte, deux questions demeurent posées: plus sûr de lui que jamais, Tshisekedi répondra-t-il à l’offre que vient de lui faire Vital Kamerhe, l”ancien président de l’Assemblée nationale, qui se présente aujourd’hui à la tête de l’ Union pour la nation congolaise? Ce dernier en effet, tenant compte du fait que l’élection présidentielle se jouera en un seul tour de scrutin, a plaidé pour la “logique du ticket gagnant” , demandant aux deux autres candidats, Jean-Pierre Bemba et Etienne Tshisekedi, d’accepter un compromis à deux niveaux, entre les principaux leaders et entre toutes les forces politiques et sociales du changement. A ce stade, rien n’indique que Tshisekedi soit prêt à composer avec des hommes qu’il considère comme ses cadets et s ‘il devait consentir à une union, ce serait derrière sa propre candidature… Une autre question qu’impliquent les succès populaires du “lider maximo” est celle du comportement de ses partisans: seront ils prêts à jouer le jeu démocratique et à accepter l’hypothèse d’une défaite éventuelle? Une question qui peut également se poser à propos du pouvoir, qui s’appuie sur un bilan et comprendra peut-être difficilement une éventuelle ‘ingratitude des électeurs…
http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2011/08/10/tshisekedi-ou-linconnue-du-prochain-scrutin/
Posté par rwandanews