Un rapport d’analyse du système électoral gabonais, réalisé par le Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (Rolbg) a permis un diagnostic d’un système démocratique qui n’en a que le nom.
La démocratie suppose, en effet, des institutions qui fonctionnent de façon impartiale et qui reflètent la pluralité des acteurs et de l’expression démocratique. Au stade actuel du processus politique gabonais, toutes les institutions sont au service exclusif du clan et du pouvoir.
De l’Assemblée nationale au Sénat , en passant par la Cour constitutionnelle, le Conseil national de la communication et la Commission éléctorale autonome et permanente, le parti au pouvoir règne en maître absolu. C’est ainsi que l’Assemblée nationale et le Sénat sont composés à 85% des membres du PDG, le parti présidentiel. Ces deux chambres du parlement gabonais, selon l’avis général, ne peuvent pas contrôler l’action gouvernementale. Par leur inefficacité, Elles deviennent de facto des chambres d’enregistrement faute, en leur sein, de débats contradictoires.
L’appel irrésistible au changement
Dans sa vocation d’éveilleur de conscience, la société civile a fait preuve de responsabilité à travers d’une forte mobilisation de l’opinion publique et des médias. L’actualité gabonaise s’est focalisée autour de la biométrie et de la transparence électorale, qui ont été les éléments déclencheurs du mouvement pour la démocratisation totale du Gabon, sous la houlette d’une société civile engagée et déterminée à sortir le Gabon de 43 ans d’immobilisme.
Aujourd’hui les Gabonais aspirent à un véritable changement démocratique qui doit déboucher sur une alternance pacifique au pouvoir. En effet, 43 ans de gestion opaque et calamiteuse du pays ont considérablement affecté le développement national. Le vrai problème du Gabon, c’est l’absence de démocratie, c’est aussi l’inexistence de contre-pouvoirs et de contrôle citoyen de l’action publique. Les lois ne sont pas respectées par le gouvernement.
Les pouvoirs du clan Bongo renforcé
La dernière révision constitutionnelle, décrétée unilatéralement par le gouvernement en début d’année, a davantage renforcé le pouvoir d’un président de la République, en fonction depuis octobre 2009, arrivé à la magistrature suprême, à l’issue d’un scrutin frauduleux, marqué par des atteintes graves aux Droits de l’homme. Il a désormais la pleine capacité de nomination des responsables des institutions constitutionnelles et de la justice. Pour faire face à cette monarchisation du pouvoir, la société civile, soutenue par les démocrates de tout bord, a formulé treize propositions afin de réformer ces institutions sans légitimité dont la seule ambition est de soutenir un régime corrompu et oligarchique.
Pendant que la grande majorité de la population croupit dans la misère la plus abjecte, le président s’est acheté à Paris, en 2010, sous couvert d’une société immobilière appartenant à son directeur de cabinet, un immeuble de 100 millions d’euros aux frais du contribuable gabonais.
L’impasse Bongo
Pour mettre un terme à gâchis, les Gabonais souhaitent l’avènement d’une véritable démocratie, fondée sur la volonté du peuple à déterminer son avenir et à construire un nouveau modèle de gouvernance, dans un pays miné par la corruption d’un clan refusant toute possibilité d’alternance par les élections libres et transparentes. Certes le système a changé de tête, mais la structure politique dans son orientation idéologique et son organisation tota litaire demeure en place.
C’est pour cette raison que l’ingérence de la communauté internationale au Gabon est la condition sine qua non pour éviter le chaos et l’anarchie. Fort de ce qui précède, les organisations de la société civile gabonaise, en appellent à la communauté internationale notamment le gouvernement des Etats-Unis, le gouvernement français, le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne, à exercer un droit d’ingérence démocratique au Gabon afin de permettre la tenue des élections libres, crédibles dans un environnement transparent et paisible.
http://survie.org/billets-d-afrique/2011/205-septembre-2011/article/pour-un-droit-d-ingerence
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