Rencontres de Paris
Colloque
Nouveaux apports sur l’implication de la France

dans le Génocide des Tutsi du Rwanda

Organisé par France-Rwanda-Génocide, Enquêtes, Justice et Réparations
sous le patronage de Jean-Claude LEFORT, ancien député et vice président membre de la mission d’information parlementaire sur le Rwanda et de Géraud de Geouffre de La Pradelle, professeur de droit et juriste international
Samedi 12 novembre 2011 de 13 h à 22 h (entrée libre)
Espace Jean Dame 17, Rue Léopold Bellan 75002 Paris
Métro  : Châtelet Les Halles, Sentier
Table-ronde pour poursuivre les recherches
Dimanche 13 novembre de 9 h 30 à 12 h 30
CIP 13 Boulevard de Strasboug, 75002 Paris


Depuis la Commission d’enquête citoyenne (CEC) de 2004, aucune rencontre d’importance n’a eu lieu pour faire le point sur l’implication de la France dans le génocide des Tutsi en 1994. Pourtant d’importants apports ont été faits depuis : avec, par exemple, la diffusion de documents provenant d’archives de l’Élysée, côté rwandais avec la publication des travaux des commissions Mucyo et Mutsinzi. D’autres documents ou témoignages, provenant du TPIR, d’autres procédures judiciaires ou de travaux de chercheurs, ont été publiés. Les écrits ou interviews de militaires français, qui s’attachent à dénier toute responsabilité dans ces événements sanglants, apportent également parfois des informations inédites.
Le peu d’intérêt suscité par ces apports, tant dans les médias où sévit un négationnisme d’une virulence inconnue jusqu’alors, que dans la recherche universitaire, nous a incité à réunir historiens, journalistes, juristes, parlementaires, militants des Droits de l’homme… pour exposer le résultat de leurs travaux, confronter leurs conclusions et relancer le débat.
Le colloque vise à présenter les faits nouveaux concernant l’implication de l’appareil d’Etat français dans la préparation et la perpétration du génocide, et à récapituler les charges qui pèsent sur les responsables français. Il se propose aussi d’analyser comment l’application de la doctrine française de la guerre révolutionnaire et l’adhésion des autorités politiques et militaires françaises au racisme anti-tutsi, fondement de l’État Rwandais depuis 1959, ont pu mener la France à soutenir l’extermination progammée des Tutsi rwandais. Il s’interrogera sur les manoeuvres de l’Etat français pour éluder sa responsabilité et les perspectives judiciaires possibles des plaintes en France de victimes du génocide. Il discutera de la situation matérielle, physique et morale des rescapés et de la manière dont ils pourraient obtenir le versement de réparations par la France.
Enfin il s’interrogera sur le silence de tous les candidats à l’élection présidentielle à propos de la participation de l’appareil d’Etat français à ce génocide ; il discutera des modalités qui permettraient de remettre dans le débat public la question des errements criminels de l’Etat français et des moyens d’y mettre un terme.

Programme provisoire
Samedi 12 novembre 2011 de 13 h à 22 h

1. Enquêtes
a. État des lieux et enquêtes en cours
  • Bilan de la Commission d’Enquête cityonne crée en 2004 et éléments nouveaux, par Emmanuel Cattier, Membre fondateur de la Commission d’Enquête Citoyenne.
  • Les indices de préparation du génocide, par Jean-François Dupaquier, journaliste, ancien rédacteur en chef au Quotidien de Paris et à L’Événement du Jeudi, Expert auprès du Tribunal Pénal pour le Rwanda, auteur de L’agenda du génocide, Ed. Karthala.

  • « La guerre totale et très cruelle » du général Quesnot, par Jacques Morel, Membre de FRG, auteur de La France au coeur du génocide des Tutsi Ed. Izuba-L’Esprit Frappeur.
  • Le criminologue Robardey, pistes d’enquête sur les listes françaises du génocide, par Bruno Boudiguet, Éditeur, membre fondateur de FRG, collaborateur de la Revue La Nuit Rwandaise

  • Regard d’un journaliste engagé (sujet à préciser), par Jean Chatain journaliste à L’humanité.
  • Retour à Bisesero : Les enseignement d’un complément d’enquête, par Jean-Luc Galabert, psychologue, éditeur, auteur de Les enfants d’Imana. Histoire sociale et culturelle du Rwanda ancien, Ed. Izuba

b. Témoignages : quelle place dans la hiérarchie des preuves ?
  • Témoignage de Pauline Kayitare, rescapée, auteur de Tu leur diras que tu es Hutu
  • Témoignage de Eric Nzabihimana, rescapé de Bisesero
  • Les enseignement d’un recueil de témoignages, par Cécile Grenier, réalisatrice, scénariste du livre de bandes dessinées, Rwanda 1994, résultat de plusieurs années de recherches dont 6 mois d’enquête au Rwanda
  • Faire face au négationnisme francophone, par Jean Mukimbiri, docteur et conseiller en médiation, auteur de L’envers absolu de la médiation : quelle restauration après l’irrémédiable ? ed. Sion, et Représentations littéraires et orientations Interprétatives d’un Génocide en Afrique, UCL, 2007

2. Justice
  • Les plaintes de femmes Tutsi contre des soldats de l’opération Turquoise, par Annie Faure, médecin pneumologue (membre fondateur de la Commission d’Enquête Citoyenne)
  • L’affaire ETO ou l’abandon des réfugiés de l’Ecole Technique Officielle par les troupes belges de la MINUAR aux génocidaires : Les enseignements d’un procès, par Philippe Lardinois avocat au barreau de Bruxelles, défenseur des parties civiles rwandaises.
  • Structures idéologiques, doctrinales et organisationnelles du génocide des Tutsi : quelle spécificité, quelle place dans l’histoire et le droit des crimes d’État et de masse ? Par Gabriel Périès, docteur en sciences Politiques et David Servenay, journaliste, co-auteurs de Une guerre noire enquête sur les origines du génocide rwandais, ed La Découverte.

3/ Réparations

Présentation du travail de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (au Rwanda) dans le plaidoyer pour les rescapés par Yolande Mukagasana (à confirmer)
Etat des lieux et perspectives de réparations pour les rescapés : table ronde avec Yolande Mukagasana et des acteur de la solidarité avec les rescapés du génocide : Tito Mugrefya, Psychologue, fondateur de l’association Mpore ; Roland Junod, enseignant à l’école des Hautes études de Genève, fondateur de l’association Les amis de Bisesero ; Bruce Clarke, artiste plasticien, membre de l’association Appui-Rwanda.

4. Synthèse
Les responsabilités françaises, individuelles et collectives, à l’épreuve des faits.
Table ronde avec Michel Sitbon, Jean-François Dupaquier, Jacques Morel
En guise conclusion : Perspectives pour faire avancer les enquêtes, la justice et les réparations
Dimanche 13 novembre de 9 h 30 à 12 h 30
CIP (Coordination des intermittents et précaires)13 Boulevard de Strasboug, 75010 Paris
(Métro Strasboug-Saint-Denis)

Table-ronde pour poursuivre les recherches
La table-ronde du Dimanche 13 novembre de 9 h 30 à 12 h 30 proposera à toutes les personnes intéressées de débattre des « Perspectives et actions à mener pour la reconnaissance des responsabilités dans l’organisation et la mise en œuvre du génocide des Tutsi du Rwanda, pour la justice et les réparations envers les rescapés »
Cette table-ronde s’inscrit dans la poursuite de l’appel rédigé après le colloque de Genève organisé par France-Rwanda Génocide, la Communauté rwandaise de Suisse et Ibuka Suisse où a été acté la création d’un « Réseau International pour la Justice après le génocide des Tutsi du Rwanda. » dont les objectifs seraient :

de poursuivre et démultiplier le travail de recueil des témoignages des rescapés et des témoins des crimes de génocide ;
de soutenir les initiatives de recueil de témoignages entreprises au Rwanda;
de protéger et de soutenir les témoins en créant un réseau de soutien et en démultipliant des parrainages ;
de mettre en valeur les témoignages recueillis, par leur traduction, leur recension, leur indexation, le travail de recoupement aux fins de pouvoir être utilisés pour la reconnaissance des crimes, l’ouverture de poursuites judiciaires contre les génocidaires et l’exigence de réparations pour les rescapés et familles de victimes, notamment de la part de l’État français ;
d’identifier les gisements d’informations exploitables et de rendre possible leur accès et leur utilisation ;
de poursuivre le travail de recensement des victimes du génocide ;
de défendre le principe de préservation et d’accessibilité des archives du TPIR et de leur transfert au Rwanda après la cessation des activités du tribunal d’Arusha ;
d’identifier les réseaux négationnistes et de lutter contre leurs entreprises .

L’association « France-Rwanda-Génocide, Enquêtes, Justice et Réparations », organisatrice du colloque vise à :
  • réunir les informations nécessaires à la manifestation de la vérité sur la participation de la France à ce génocide ;
  • amener les dirigeants français, présumés responsables dans l’exécution du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 à répondre de leurs actes devant toute juridiction compétente.
  • aider les rescapés et les ayant-droits des victimes de ce génocide à obtenir des réparations, en particulier de la part de l’État français ; Samedi 13 et Dimanche 14 Février 2010
En réunissant chercheurs de diverses disciplines, militants, citoyens en quête de vérité et de justice FRG souhaite favoriser leur mise en réseau, pour que le silence, le mensonge et l’oubli ne soit pas le seul linceul des victimes du génocides Tutsi du Rwanda.