Au dessus de Kinshasa quadrillée par les forces de police et par 20.000 militaires en armes, les hélicoptères ont fait la navette jusque tard dans la soirée, ramenant les résultats récoltés dans les centre de compilation des résultats. C’est dans ces centres que sont ramenées les urnes scellées et que les bulletins sont recomptés afin d’établir des procès verbaux qui seront alors transmis à la CENI (commission électorale nationale indépendante).
Cependant, vu la confusion et les risques de fraude qui existent dans les centres de compilation, désertés par la presque totalité des observateurs internationaux, la CENI a été mise sous pression. Elle a été priée, entre autres par Mgr Mosengwo, l’archevèque de Kinshasa, de ne prendre en compte que les résultats affichés sur les bureaux de vote et de respecter le verdict des électeurs.  En cas de litige c’est le PV initial, contresignée par les témoins du vote, qui prévaudra. Cette décision  a désamorcé la polémique qui s’amorçait à cause du désordre régnant dans les centres de compilation et en particulier à la FIKIN de Kinshasa. L’Eglise catholique, qui a déployé 30.000 observateurs sur le terrain, ne se hasardera cependant pas à transmettre des résultats, elle se bornera, sur base des rapports de ses témoins, à juger de la conformité des élections. Alors qu’un demi million d’observateurs (nationaux, internationaux, religieux, témoins des partis politiques) se bousculaient dans les bureaux de vote, recopiaient et communiquaient les résultats affichés immédiatement après le dépouillement, les témoins, dans les centres de compilation, sont devenus beaucoup moins nombreux<TH>: la plupart des internationaux de la société civile sont partis ainsi que les observateurs africains, les Européens sont en train d’être rapatriés sur Kinshasa. Ne sont restés que les témoins des partis politiques congolais et les simples civils, taraudés par le soupçon ou sujets à intimidations. Cette situation contraste avec la vigilance internationale qui avait prévalu en 2006, où la seule Union européenne avait déployé des observateurs mais aussi une mission militaire, Eufor, dotée de drônes belges qui photographiaient la ville de Kinshasa. Cette fois, du côté de la communauté internationale, c’est plutôt le sauve qui peut qui prévaut, et même les missionnaires ont décidé de quitter le pays<
En attendant la proclamation-imminente- des résultats finaux, la télévision nationale diffuse des images martiales, où l’on voit des soldats s’entraînant à disperser des manifestants avec des canons à eau tandis que le chef de la police, le chef d’état major général et des ministres se succèdent pour assurer qu’aucun désordre ne serait toléré. Roger Meece, le chef de  la mission onusienne s’est employé à calmer le jeu, rencontrant Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila, qui se sont engagés à respecter le  verdict final. Outre Kinshasa, on redoute également des troubles à l’intérieur du pays, plus particulièrement dans les deux Kasaï et au Katanga.

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Posté par rwandanews