Qu’avez-vous pensé au début de l’année lorsque le Parlement congolais a décidé de modifier la Constitution et de passer au scrutin à un tour
C’était, pour le moins, une faute esthétique. Le fait d’avoir été prise tardivement, à l’approche des élections, rendait, à tort ou à raison, cette décision suspecte.  Une fois cette révision intervenue, je ne comprends pas pour quelle raison l’opposition ne s’est pas mise d’accord sur un candidat unique. Cela aurait donné une vraie chance à l’alternance. . Tout cela est vraiment dommage…
Le fait de voter en un seul tour hypothèque-t-il la légitimité du vainqueur?
Même si je regrette ce passage au vote à un tour, il n’autorise cependant pas à mettre en cause la légitimité de celui qui va gagner… Quel que soit son score, il aura été élu. Le Congo n’est pas le seul pays à avoir opté pour le vote à un tour…

Quel serait votre plaidoyer, au lendemain des élections
Je plaide pour que le vainqueur soit assez sage pour comprendre qu’il doit reconstituer une sorte d’union sacrée. Les vaincus portent également une légitimité dont il serait bon que l’on tienne compte.
IL serait bon d’associer le plus grand nombre de personnes possible dans le futur pouvoir. Le Congo et son peuple ont besoin d’une véritable union nationale, qui permettrait de relancer une dynamique de progrès, de combattre efficacement la pauvreté et d’apaiser les tensions. Entre les divers  candidats en effet, il y a moins de divergences programmatiques que de motivations personnelles.
Il importe donc de voir plus loin que l’enjeu électoral<TH>: il faut renforcer la stabilité de l’Etat, créer un climat favorable aux investissements, exploiter les ressources naturelles avec un maximum de transparence, afin que cela soit profitable au pays et à ses citoyens, que cela permette de créer un filet de sécurité sociale qui permettra d’améliorer les conditions de bien-être des Congolais, de mettre fin au paradoxe inacceptable  que représente une population si pauvre dans un pays si riche.
Quel peut être le rôle de la communauté internationale?
La communauté internationale doit jouer son rôle, suggérer au vainqueur de travailler aussi avec les vaincus. Emettre des propositions constructives, rechercher des solutions qui seront acceptées par tous. Il faut prôner la réconciliation avec toutes les parties…

Se réconcilier, certes, mais avec qui?
Si l’heure est à la réconciliation, il faut inclure tous ceux qui voudront bien se joindre à une sorte de gouvernement d’union nationale, d’union sacrée pour sauver le pays. Sans un tel compromis historique, le Congo sera sérieusement en péril. En Afrique,  avez-vous été témoin d’expériences positives, après de longues années de dictature
Je  rentre du Togo et j’ai été impressionné par la vision politique du jeune président Faure Eyadéma; il veut vraiment faire progresser son pays et il est obsédé par le dialogue avec tout le monde et est entouré de gens de qualité.

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Posté par rwandanews