Plus d’options de partage François Hollande à son QG le soir du 22 avril (Régis Duvignau/Reuters) Pour la première fois sous la Ve République, un Président sortant n’arrive pas en tête du premier tour du scrutin. C’est toute la stratégie du candidat Nicolas Sarkozy qui a été mise à mal par les électeurs. Avec environ 27,1% des suffrages exprimés, selon les résultats quasi-définitifs, le candidat de l’UMP est devancé d’un point et demi par celui du PS, François Hollande, qui recueille 28,6% des voix. Avant le premier tour, les stratèges de l’Elysée confiaient que leur candidat n’avait plus de chance de l’emporter s’il ne surprenait pas en arrivant largement en tête du scrutin le 22 avril. Le choc tant espéré ne s’est pas produit. Pire, toute la stratégie sarkozyste, inspirée par Patrick Buisson, visant à récupérer les voix du Front national, a échoué. Avec 18% des suffrages exprimés, Marine Le Pen explose le record précédent détenu par son père en 2002 (16,9%). Malgré une campagne à la thématique hésitante, le FN franchit un nouveau seuil dans l’élargissement de son influence. Avec 9,1% des voix, François Bayrou enregistre une véritable contre-performance par rapport à son beau résultat de 2007 (18,6%). Avec un score aussi modeste, le candidat du MoDem aura du mal à prendre la tête, comme il en avait l’intention, du centre-droit dans la perspective des prochaines échéances.

Un fiasco pour la droite.

La droite obtient l’un de ses plus mauvais résultats pour un premier tour d’élection présidentielle. En ajoutant les voix de Sarkozy et de Bayrou, qui se revendique pourtant du centre, elle ne totalise que 36,2% des voix alors que la gauche privée de son extrême rassemble 42% des suffrages. A gauche, Hollande peut être particulièrement satisfait d’un score qui le place au plus haut de tous les candidats socialistes sous la Ve République, à l’exception de 1988 où François Mitterrand avait l’avantage d’être le président sortant. Le score de Jean-Luc Mélenchon (11,1%) peut être considéré comme décevant par rapport à son ambition affichée de devancer Marine Le Pen et à la ferveur de sa campagne. Le candidat du Front de Gauche a néanmoins installé une nouvelle force dans le paysage politique. Rien à voir avec les scores ridicules qui étaient ceux du PCF à ce scrutin (2% en 2007). On note que les candidat situés à la gauche du PS totalisent 12,9% des suffrages. Avec 2,3% des voix, Eva Joly se voit confirmée dans le mauvais résultat que les sondages lui annonçaient. L’électorat écologiste n’a certes pas disparu, mais il s’est partagé entre le vote Hollande et Mélenchon. Relevons enfin le succès de Nicolas Dupont-Aignan, candidat gaulliste, qui avec 1,8% des suffrages exprimés, se rapproche du score du candidat d’EELV. Au total, les équilibres de ce premier tour annoncent très clairement la victoire de Hollande le 6 mai. Une enquête Ipsos du second tour attribue 54% des intentions de vote au candidat socialiste. Même en prenant comme hypothèses les reports de voix les plus favorables à Sarkozy (en utilisant le simulateur de la Fondapol), le candidat socialiste est donné vainqueur.

Aucun scénario ne donne Sarkozy gagnant.

Nous avons généreusement accordé 50% des voix du premier tour de Bayrou à Sarkozy contre seulement 20% à Hollande et 30% d’abstention (alors que les derniers sondages montraient que l’électorat centriste se divisait en trois tiers à peu près égaux entre ces trois positions). Nous avons encore attribué au Président sortant 60% des votes lepénistes , seulement 10% votant Hollande et 30% d’abstention. Le report des autres électorat de gauche a été limité à 80%. Malgré toutes ces conditions, Hollande l’emporterait encore, dans cette simulation basée sur les résultats effectifs du premier tour, avec 50,2% des voix. C’est dire si le vote du 22 avril annonce une victoire, sans doute large, www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/04/22/pourquoi-hollande-sera-elu-president-le-6-mai-231438du candidat socialiste le 6 mai.

Posté par rwandaises.com