La rébellion du M23 vient de se doter d’un « cabinet politique » constitué notamment d’un secrétaire exécutif, de dix chefs de départements et de dix adjoints. Selon le communiqué officiel de ce mouvement signé le 17 août, les chefs de départements ont pour mission d’assurer la gestion quotidienne du mouvement, rapporte la radio Okapi. « Une structure qui a tout l’air d’un gouvernement », pour le site Congo365.com.

Le dimanche 19 août, le Mouvement du 23 mars (M23) a annoncé la formation d’un cabinet politique de 25 membres qui sera chargé de la gestion quotidienne des zones qu’ils contrôlent. Ce « gouvernement » se compose notamment de dix chefs de départements, de dix adjoints et d’un président, d’après un communiqué officiel de ce mouvement.

Le rôle des chefs de départements, parmi lesquels figure François Rucogoza Tuyihimbaze, ancien ministre provincial de la Justice du Nord-Kivu, sera d’assurer la gestion quotidienne de ce mouvement. Sendugu Museveni, ancien conseiller du gouverneur de la province, lui, s’occupera du département politique de cette rébellion. Jean-Marie Runiga, l’ancien coordonnateur politique du M23, sera quant à lui président. Enfin, le colonel Sultani Makenga, ancien membre de la rébellion du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP), aura toujours à sa charge le commandement militaire du M23.

Un « non-événement » pour Kinshasa

Pour le gouvernement congolais, cet acte est réellement un « non-événement », comme l’observe Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. La création de cette structure politique du M23 survient alors que des négociations sont en cours pour le déploiement d’une force neutre à la frontière entre le Rwanda et la RDC pour lutter contre les rebelles. « Certains analystes politiques estiment que ce nouvel acte politique du M23 foule au pied le processus amorcé par la Conférence internationale sur la région des Grands-lacs (CIRGL) pour faire cesser la guerre dans l’Est de la RDC ». Ce pas de plus que pose les insurgés risque encore de compliquer davantage les négociations en cours.

Avant cette structure politique, le M23 avait installé, le 4 août, ses administrateurs dans le territoire de Rutshuru, situé dans la province du Nord-Kivu. « Il s’agit des comités locaux de sécurité constitués des cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des leaders des communautés, dont la mission est de veiller à la sécurité des populations et d’expédier les affaires courantes », annonce Okapi.

Depuis le mois de mai dernier, plusieurs villages et localités dans la province du Nord-Kivu sont occupés par les mutins du M23, qui revendiquent l’application des accords de mars 2009. Le M23 tient son nom de l’accord du 23 mars 2009 qui a mis fin à une autre insurrection au Nord-Kivu et permis l’intégration des ex-rebelles du CNDP au sein des forces gouvernementales.

Sur le plan militaire, le gouvernement congolais peine à neutraliser le M23, et les mutins gardent encore espoir de marcher sur la ville de Goma.

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Posté par rwandaises.com