Philippe Mahoux (PS) se dit ouvert au débat sur les recommandations de la commission Rwanda, dont il fut vice-président

BRUXELLES Le pavé lancé dans la mare par le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) continue à faire des vagues. Hier, PS et N-VA ont dit être ouverts à un débat sur les recommandations de la commission Rwanda, datant du 6 décembre 1997.

Cette commission parlementaire avait vu le jour après le massacre des 10 Casques bleus belges – agissant donc sous mandat de l’Onu – en 1994 à Kigali. Les parlementaires avaient préconisé de ne plus envoyer de troupes de combat dans les anciennes colonies ou territoires ayant été sous mandat belge (Congo, Rwanda et Burundi).

Dimanche, Didier Reynders se demandait si, près de 20 ans après les faits, cette restriction devait encore être maintenue. “Nous envoyons des troupes en Afghanistan, nous mobilisons des F-16 pour la Libye et nous intervenons au Mali. Mais l’on doit rester à distance de l’endroit où nous sommes le plus attendus ?”

“La balle est dans le camp du Parlement” , a succinctement dit, mardi, le ministre de la Défense Pieter Crem (CD&V). MR et SP.A ne sont pas opposés au débat, même si le député Dirk Van der Maelen (SP.A) semble sceptique.

Le PS est donc aussi ouvert à une discussion de fond. “Rien n’est immuable” , commente pour nous le sénateur Philippe Mahoux, qui fut vice-président de la commission Rwanda. “Il faut se rappeler dans quel contexte les recommandations avaient été faites. À l’époque, nous avions identifié un climat antibelge contre nos troupes engagées dans la Minuar (la mission de l’Onu au Rwanda) parce que notre pays avait été une ancienne puissance coloniale.”

“La situation a-t-elle changé ?”, se demande le socialiste. “Il faudra en débattre et voir si, d’une part, la sécurité de nos troupes est assurée et si, d’autre part, la crédibilité de la mission onusienne ne sera pas mise à mal” en raison d’un manque présumé de neutralité “vis-à-vis des belligérants” .

Enfin, dans le cadre précis de la Monuc (mission de l’Onu au Congo), “il faut s’interroger sur l’efficacité d’une composante belge, sur sa valeur ajoutée, sachant que 17.000 hommes font déjà partie de la mission”. M. Mahoux conclut : “La discussion doit avoir lieu…”

Antoine Clevers

http://www.dhnet.be/infos/belgique/article/426429/soldats-belges-au-rwanda-rien-n-est-immuable.html

Posté par rwandaises.com