Publié par IGIHE

Lors d’une réunion à huis clos au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le président tanzanien, Jikaya Kikwete, a plaidé pour un dialogue régional global, en vue d’une résolution durable de la crise en RDC. Il a notamment défendu l’idée d’une ouverture des négociations entre le Rwanda et ses ennemis des FDLR. Dans une interview accordée à RFI, la réponse de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a été cinglante : « C’est aberrant ».RFI : Ce dimanche 26 mai, lors d’une réunion au sommet sur la crise dans l’est du Congo, le président tanzanien, Jikaya Kikwete, a dit souhaiter la reprise du dialogue avec les rebelles congolais du M23, mais aussi l’ouverture d’un dialogue avec les FDLR. Qu’en pensez-vous ?Louise Mushikiwabo : Vous savez, le FDLR, c’est un groupe de génocidaires. Ce sont des hommes qui ont quitté le pays après avoir participé à l’élimination de plus d’un million de Rwandais. Mais, ça ne nous étonne pas. Parce que des portes-parole du FDLR, il y en a beaucoup. Il y en a qui sont très alignés sur le FDLR, idéologiquement. Au Rwanda, on a arrêté le génocide, mais on n’a pas arrêté la manière de penser. Donc, il y a des sympathies, ici et là. Au niveau de notre voisinage, mais aussi loin du Rwanda.Mais que le président Jikaya Kikwete lui-même – qui pendant longtemps, en tant que ministre des Affaires étrangères de la Tanzanie, a fait partie de toutes ces discussions – tout d’un coup, aujourd’hui, pense que le Rwanda devrait s’asseoir à la table des négociations… C’est quand même aberrant !Mais je pense qu’il ne faut pas faire d’amalgame, non plus. Il n’a pas été clair dans la réunion d’hier [du dimanche 26 mai, nldlr]. Mais nous, on n’a jamais pensé qu’il s’agirait de demander au Rwanda de s’asseoir à la table des négociations, ce qui est choquant pour les Rwandais, aujourd’hui, qui apparemment ont écouté sur les ondes de RFI des propos pareils. Ceux qui pensent que le Rwanda devrait s’asseoir à la table des négociations avec les FDLR, ne savent pas de quoi ils parlent.

Côté ougandais, le président Youweri Museveni ne dit pas non, lui, à un dialogue avec les rebelles de l ADF-NALU…

L’Ouganda c’est l’Ouganda. L’Ouganda a ses propres manières de gérer ses problèmes. Mais je voudrais signaler ici que l’on sait qu’il y a beaucoup de gens, au niveau de l’Europe, au niveau du monde occidental et bien évidemment dans notre région, comme vous le disiez, qui aimeraient bien vouloir cacher leur rôle, leurs sympathies pour le FDLR. Mais ça ne nous étonne pas qu’il y ait, même au niveau des chefs d’Etat, des gens qui se portent comme la voix des FDLR. Ça ne nous étonne pas du tout.

La reprise des combats, dans le nord de Goma, n’est-ce pas un avertissement du M23 aux casques bleus qui viennent d’arriver à Goma ?

Cette brigade d’intervention à caractère offensif, c’est un élément important de ce package à caractère politique. Donc, ce qui est très important aujourd’hui c’est que l’on puisse très rapidement s’attaquer à cette solution politique qui n’est qu’une solution politique interne à la RDC. Pour nous, la brigade, il ne faut pas se tromper, ce n’est pas une solution au problème du Congo, c’est une petite contribution.

RFI

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