Depuis un an on a convaincu l’opinion que le mouvement de rébellion du M23  avait pour objectif le contrôle des mines du Nord Kivu grand comme deux fois le Rwanda (ou 2 fois la superficie de l’Etat d’Israël).  Mais le M23 et ses quelques centaines de guerriers, n’administre qu’un minuscule territoire qui s’étend sur quelques dizaines de km englobant une poignée de villages par ailleurs menacés par les héritiers des génocidaires, chez eux au Congo depuis 1994. Et surtout, voici le point le plus important, le mouvement d’autodéfense du M23 ne contrôle aucune mine.  Tout ce qui a été dit à ce sujet relève de la propagande racialiste et de la désinformation pour ne pas dire pire.  

Le Pole institute (institut interculturel dans la région des grands lacs) vient de sortir une étude qui va faire trembler les médias et certains diplomates. Intitulée No kivu no conflict, pas de Kivu pas de conflit, l’étude s’attaque en effet aux fausses croyances relatives au mines du Nord Kivu. Il est signé par Dominic Johnson, Senior Analyst et collaborateur du TagesZeitung. Il démonte les effets pervers de la loi américaine Dodd Frank ( 21 Juillet 2010) appliquée au Congo.

Suite à la ratification de  cette loi US qui concerne les multinationales du high-tech, l’exploitation légale de certaines mines a été suspendue pour non conformité à des normes volontairement floues et confuses.  Pire ces dispositions américaines ont favorisé de nouvelles malversations au profit des puissants et au détriment de la population locale ruinée et poussée à la révolte (27 groupes armés sont recensés au Kivu).

La cause du M23 n’est liée ni au coltan ni à  la cassitérite, ni à l’or ni au 3T (étain, tantale, tungstène) pour la bonne raison que le groupe rebelle ne contrôle aucune mine et n’a jamais cherché à le faire.  Le M23 ne procède pas non plus à l’ exportation de minéraux depuis la zone qu’il contrôle (*). 

L’étude dresse enfin une liste vertigineuse des entités internationales chargées du monitoring des mines du Congo. On frise le ridicule avec l’OCDE, l’ITRI, le BGR, l’ICGLR, Le WGC, l’EICC/GeSI, le RJC, l’ARM/FLO, le LBMA, les programmes Promines du gouvernement congolais, les structures issues de la Section 1502 de la loi Dodd‐Frank sans parler des soi-disant experts de l’ONU au Congo et de toutes les ONG satellites et richissimes lobbies humanitaires. Plus fort l’étude énumère la succession d’initiatives anarchiques enclenchées depuis 2002 sous couvert de droits de l’homme, officiellement. 

Lire l’étude très instructive, ici, en anglais

(*) Verbatim: « The M23 rebellion, the best known of the new armed groups in the Kivus, does not control any mines, has not attempted to do so and does not conduct mineral exports through the areas it controls. »

A suivre.

NanoJV

Posté par rwandaises.com