Deux associations françaises Survie Gironde et Cauri viennent d’organiser des activités de mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 dans le cadre de la Commémoration du 20 ème anniversaire de ce triste génocide. Les activités organisées par ces deux associations ont eu lieu dans la Ville de Bordeaux à partir de début avril jusqu’ au 27 mai 2014.

« Parmi les activités entreprises au cours de cette période, nous pouvons citer le fait que nous avons écrit une lettre de protestation à Alain Juppé, Maire de Bordeaux pour son rôle qu’il a joué dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 alors qu’il était ministre des Affaires étrangères au moment de cette catastrophe humaine. Nous avons aussi organisé une marche-manifestation silencieuse dans la ville pour souligne le rôle de la France dans ce génocide. C’est au cours de cette manifestation qu’un mausolée construit en mémoire des victimes du génocide Tutsi a été inauguré avec la collaboration de la Ville de Bègles où il est érigé », a confié à IGIHE Adélaide Mukantabana, Présidente de l’Association CAURI, qui a ajouté qu’ un film de Karirima A Ngarambe, La Traversée du Génocide traçant les dures réalités et questionnant la commission de ce génocide a été visionné. Ce film a été réalisé en collaboration avec le sénégalais Boris Diop et le Français Jean Pierre Cosse, auteur du livre Alain Juppé et le Rwanda.

On notera, fait surprenant, la traduction en langue française et déclamation par la comédienne Dalila Boitaud-Mazaudier du discours du Président rwandais Paul Kagame prononcé au 7 avril 2014 dans une sorte de tentative de montrer aux citoyens de Bordeaux le comportement et les actions des militaires français au Rwanda de la période d’avant et pendant le génocide, le rappel manu militari du contingent belge de la MINUAR (Mission Onusienne pour le Rwanda) qui a donné une occasionnée rêvée aux Interahamwe de décimer des milliers de tutsi…
Le riche débat qui a suivi cette séance de film sur le génocide tutsi 20 ans plus tard a été suivi par plus de cents participants bordelais.

Au temps forts du génocide des Tutsi en Mai 1994, un certain Alain Juppé a visité le mur de Bordeaux , sa ville natale, par où passaient les esclaves sur leur route vers les Amériques. Il est une tradition selon laquelle les visiteurs de marque laissent leur message sur ce mur. M. Alain Juppé a alors porté sur le mur les inscriptions : Plus jamais ça !

Je pense qu’il est nécessaire qu’il faut rappeler aux citoyens de Bordeaux, ville dont il (Juppé) est originaire et maire, ces choses en cette journée…, qu’on peut aller au-delà et montrer aux citoyens français le rôle de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 », a déclaré à IGIHE l’écrivain Boubacar Boris Diop dans un effort de redresser l’opinion française sur la question du génocide des Tutsi, une opinion dont une large section n’y comprend pas grand-chose.

Boubacar Boris Diop est allé plus loin pour attaquer une certaine opinion occidentale qui veut que le Président du Rwanda Paul Kagame soit pris pour le Jean Bedel Bokassa de Centrafrique et les autres du même acabit.

« Je suis sénégalais et pourtant je crois fermement que s’il n’avait pas été une gouvernance comme celle qui est au Rwanda actuel, le négationnisme aurait pu avoir effacé toute l’histoire du génocide des Tutsi de 1994. Il est triste de voir que les gens ne donnent pas assez de temps au débat sur l’importance au Président Paul Kagame, l’homme qui a arrêté le génocide des Tutsi, l’homme qui a imprimé un développement économique et conditions de vie sans cesse croissants de façon très visible, qui a effacé la peine de mort de la constitution de son pays…. Mais comme c’est un président du continent noir, on doit n’avoir qu’un seul qualificatif, le dictateur. Et cela doit tenir. Non ! il faut que les gens changent de perception des choses ».

Ces activités organisées autour de la Commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda a été une occasion pour les associations Survie et Cauri d’exposer leurs mission et objectifs.

Survie, une association de droit français à sa trentième année d’existence, a déclaré s’être donnée pour mission d’informer véridiquement le leadership et les citoyens français ainsi aux pays anciennement colonisés par la France ; l’information pouvant être diplomatique, militaire ou politique à partir de l’action française y relative.

« Pour ce qui est du génocide des Tutsi du Rwanda, nous constatons que les trois dimensions diplomatique, militaire et politique ont été consommées au Rwanda par la France qui a appuyé le gouvernement génocidaire du Rwanda d’alors », a déclaré Survie qui a accusé la seule France de garder les dures relations néocoloniales avec l’Afrique de par les institutions comme le franc CFA sur un grand ensemble de l’Afrique de l’Ouest et les Légionnaires français qui campent un peu partout dans l’Afrique francophone.

Une Traduction de Ndayishimiye Jovin

http://fr.igihe.com/education-culture/des-ong-francaises-survie-et-cauri-organisent-la.html

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