Après plusieurs mois de tergiversations, les premiers combattants FDLR ayant déposé les armes sont arrivés jeudi à Kisangani. Au total, 217 personnes, ex-combattants, leurs femmes et enfants, ont rejoint le camp de cantonnement.
À moins de 40 jours de l’expiration de l’ultimatum accordé aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) par les pays de la région, les premiers combattants du groupe armé ont rejoint, le 27 novembre, le camp de cantonnement de Kisangani aménagé pour les accueillir.
« Au total, 217 personnes ont atterri aujourd’hui à l’aéroport de Bangoka et ont été immédiatement conduits au camp de regroupement au bord de bus affretés par le gouvernement provincial », confirme à Jeune Afrique Bil Tchagbele, responsable de la communication de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) à Kisangani.
Mais à l’en croire, « il y a plus de femmes et d’enfants dans le lot ». Bil Tchagbele précise que ces éléments démobilisés sont arrivés en trois temps, à bord de deux vols de la Monusco et d’un autre avion affrété par le gouvernement congolais.
« Les gens ont peur »
À Kisangani où la société civile est opposée à cette relocalisation des FDLR, la ville est calme. « Les gens ont surtout peur de descendre dans les rues pour manifester, mais les Boyomais (les habitants de Kisangani) demeurent hostiles à la présence de ces génocidaires dans leur ville », explique Pierre Kibaka, président du Groupe justice et libération, une ONG locale de défense de droits de l’homme.
« Tout le monde ici a gardé un mauvais souvenir des troupes rwandaises et ougandaises », ajoute-t-il, faisant référence à la « guerre de six jours » qui avait opposé à Kisangani en juin 2000 ces deux armées étrangères, qui soutenaient à l’époque des groupes rebelles opposés.
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