Après la demande de trois partis satellites du pouvoir de lancer un débat sur la réforme de la Constitution ouvrant la voie à un 3e mandat pour le Président Paul Kagame, c’est via la presse que des voix s’élèvent pour prôner le maintien du président en exercice. Pourtant, au Rwanda, cette question est rarement abordée publiquement. A chaque fois que l’on lui pose la question, Paul Kagame reste lui aussi énigmatique.
Les tribunes et commentaires s’enchaînent dans le journal pro-gouvernemental le New Times. Elles émanent d’un fonctionnaire rwandais, d’un ancien ministre des Finances ou encore d’un commissaire du Front patriotique rwandais, FPR. Toutes encensent le président Paul Kagame mettant en avant un chef de l’Etat sauveur du pays, artisan des succès économiques et protecteur face aux ennemis du Rwanda.
« S’aventurer dans l’inconnu pour le plaisir de changer serait suicidaire, irrationnel et déraisonnable », estime l’un des auteurs. « Est-il temps pour Paul Kagame de quitter ses fonctions en 2017 ? La réponse est non », conclut un autre partisan. Et tous ont ce même refrain : la décision d’un référendum appartient aux Rwandais.
Que signifient ces tribunes coup sur coup ? Le FPR « essaie de convaincre les Rwandais, de les habituer à l’idée », croit savoir Robert Mugabe, journaliste rwandais. « Faux », rétorque un officiel du parti au pouvoir : ce ne sont que des positions personnelles, des initiatives individuelles. « Il est normal que les Rwandais débattent », assure-t-il.
Reste que, dans un pays où les voix discordantes peinent à se faire entendre, le débat risque fort d’être à sens unique.
Posté par rwandaises.com