Le Parlement rwandais a voté il y a peu une loi portant sur l’incinération des personnes décédées dans des fours crématoires.Un projet d’arrêté ministériel portant modalités pratiques d’exécution de cette loi vient de décider de la procédure à suivre dont le fait que le Conseil de District devra désigner un ou plusieurs lieux où seront placés ces fours crématoires. Le Four crématoire en question devra incinérer un corps à la fois, lit-on dans cette arrêté ministériel qui précise que le corps qui devra être incinéré sera dépourvu de tous les membres postiches et autres bracelets ou objets de beauté.

La plupart de gens qui se sont prêté au micro d’IGIHE montrent que cette nouvelle façon de se séparer de son être aimé tombe brutalement sur leurs têtes sans sensibilisation aucune. D’aucuns trouvent que cette technique est blasphématoire à la mémoire du cher disparu.

Il s’entend que nécessairement dès que cet arrêté sera promulgué dans le journal officiel et donc prêt à être exécutoire, le tarif du service funéraire y compris le prix des caveaux surtout en ville de Kigali va être prohibitif, dit untel.

Même si la loi votée au parlement rwandais autorisant l’incinération des corps motivée par le peu d’espace des cimetières, celle-ci n’a pas circonscrit la question quand aux changements brusques de mentalités et de coutumes que cela occasionnera, confie ce sociologue qui trouve que les us et coutumes font partie de la conscience sociale, qu’on ne les déboulonne pas comme on veut.

Les croque-mort et les pompes funèbres qui commençaient à être une industrie non moins active et- disons-le carrément- florissante ; vont également subir un coup dans leurs sources de revenus, confie cette floriste de la ville de Kigali qui dit qu’elle ne se plaint pas actuellement des revenus de son business où les parents de leur être cher décédé se précipitent chez elle pour achat de gerbes de fleurs à déposer sur la tombe du disparu.

Le parlement rwandais est-il allé vite en besogne en votant la loi de la crémation des corps sans vies des citoyens ? A-t-il circonscrit toutes les implications culturelles, économiques et commerciales qui vont causer un tort dans la conscience du citoyen rwandais qui croit toujours que « les morts ne sont pas morts », que le décédé s’évide de sa carcasse humaine mais que son âme vit et rôde autour de son corps dont elle est séparée.

La cellule de communication, propagande et sensibilisation des lois dans la masse communautaire n’aura pas fait son travail de conseil en stratégies de communication de masse pour les députés qui auraient dû lancé un débat national à la base communautaire pour exposer les motifs et la nécessité de cette crémation.

Mais aussi, il sera reproché aux honorables de ne pas avoir cherché d’autres alternatives à cette possibilité dont le fait qu’un cimetière étendu sur un court espace et bien géré au point de superposer les cercueils famille par famille juxtaposée à partir d’une profondeur donnée et pouvant s’étendre sur un siècle ou deux, que cette possibilité aurait dû être évoquée et examinée et exécutée avant de passer à l’étape de la décision de la crémation des corps sans vies.

Publié le 5-03-2015 – par Jovin Ndayishimiye

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